Lorsque l’on parle de La Femme, c’est tout de suite un florilège de métaphores filées autour de la surf-pop. Exemple typique, on voit souvent en eux « un groupe qui vogue sur une vague rafraîchissante ». C’est aussi une bonne dose de folie maîtrisée et de talent qui les ont portés sur le devant de la scène, en cette année 2013, avec la sortie de leur premier album « Psycho Tropical Berlin ». Après un superbe concert au Cabaret Aléatoire le 23 mai dernier à Marseille dans le cadre du festival This Is Not Music, Clémence Quélennec (chant) et Sacha Got (clavier) ont bien voulu mettre leurs goûts musicaux à nu.
Le morceau qui vous a donné envie de faire de la musique ?
Sacha : Ce n’est pas un morceau précis, quand j’étais jeune j’écoutais Nirvana et ça m’a donné envie de faire du rock, je crois.
Clémence : Moi, c’est Electrelane, un groupe de filles plein de santé. Je faisais déjà du piano mais j’avais envie de faire comme elles : une voix, un synthé, c’est tout.
Le premier morceau avec lequel vous avez appris à jouer tout seul?
Sacha : Toujours Nirvana, Smells Like Teen Spirit. Sinon j’apprenais des morceaux de Brassens à la guitare. Mon père en chantait beaucoup, genre Brave Margot. Les textes sont cools, après dans notre musique, ça ne se ressent pas du tout.
Clémence : Ça devait être une étude sans nom, genre Étude 1.
Sacha : Ah ouais, le truc chiant.
Clémence : Ouais, un peu. Mais sinon, le premier où je me suis faite plaisir, ça devait être les Beatles, Let It Be. Ça faisait partie des premières partitions que j’avais, qui n’avait pas de lien avec mes cours.
Le morceau pour se réveiller le matin ?
Clémence : Je n’écoute pas la musique, le matin.
Sacha : C’est vrai qu’on n’en écoute pas trop, le matin. La semaine dernière on était à Cannes et pour se chauffer, on a écouté le morceau de Tom Jones, qui est dans tous les films en mode Pretty Women ou dans les scènes de shopping. Avec Cannes c’était parfait pour l’ambiance.
Clémence : Sinon, il y a Caetono Velosso, aussi, un Brésilien qui aide bien à se lever.
Sacha : Il faut écouter un truc qui sauce comme Hey Ho, Let’s Go, des Ramones. C’est cool !
Le morceau pour s’envoyer en l’air ?
Sacha : Sexe de Line Renaud, il faut que vous l’écoutiez, c’est dans une compil et les paroles, c’est juste « sexe » avec un saxophone. De toute façon, c’est le meilleur instrument pour baiser.
Clémence : Les instrus de Gainsbourg, c’est bien aussi.
Sacha : Genre, Je t’aime moi non plus. On avait fait un morceau qui s’appelait X, c’était un son « film de cul » avec une grosse batterie, pour représenter le mec un peu véner. Si tu veux être cliché, c’est le saxophone qui faut écouter. C’est trop sexuel, on pourrait appeler ça le sexophone.
Clémence : D’ailleurs, dans le visuel d’Electrelane, ils ont placé un saxo à la place de leur sexe. Elles bossent dessus, en ce moment.
L’artiste avec qui vous rêveriez de jouer ?
Sacha : Patrick Sébastien, avec lui, tu dois te marrer.
Pourquoi lui ?
Sacha : C’est festif et si t’as pas le moral, t’es sûr de rire. C’est comme une bonne chanson paillarde.
La chanson que vous aimez, mais c’est un peu la honte de l’avouer ?
Clémence : Get Lucky, des Daft Punk.
Sacha : C’est pas la honte, c’est mainstream et surtout, quoi que tu fasse, tu l’entends partout.
La chanson que vous détestez par-dessus tout ?
Clémence : Le Petit Bonhomme en Mousse, et plus généralement toutes les chansons où il y a trois notes impossibles à déloger de ta tête.
Mais tu ferais quand même un duo avec lui ?
Clémence : Oui, ça rassemblerait les gens, ce serait génial.
La chanson qui vous donne envie de danser à toutes les soirées ?
Clémence : Blue Monday des New Order.
Sacha : Ouais, là t’es sûr que tout le monde va être à bloc, sinon : « Cause tonight is gonna be a good night. Cause tonight is gonna be a good night», ou alors Patrick Sébastien.
Le truc que vous écoutez en boucle en ce moment ?
Sacha : The Stranglers, leur morceau Midnight Summer Dream.
Clémence : J’ai beaucoup écouté Georges Moustaki, la semaine dernière et je viens d’apprendre qu’il est mort. C’est un artiste que j’adore et ça me fait de la peine. J’aurais bien aimé aller à ses funérailles et pouvoir lui rendre hommage.
Interview initialement parue sur le blog de This Is Not Music.
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