Par contre, si vous aimez Death Grips, Mykki Blanco ou Kanye West dans leurs plus sombres heures, vous serez servis.
Parfois, on traverse un passage piéton et là PAF! on se prend par mégarde une petite claque bien placée dans la pliure derrière le genou. On regarde à gauche et à droite si personne ne nous observe, et lorsqu’on est en visu-sécurité, on s’essaie à un sourire coquin et jouisseur. C’est à peu près ce qui s’est déroulé lorsqu’un matin de mai 2018, on a découvert un extrait du 6ème album de Moodie Black, duo ténébreux venu d’Arizona. Avec Lucas Acid, la formation rappelle qu’elle est un membre de choix dans la guilde très fermée des génies du rap noise. Vous pensez à Death Grips ? Moodie Black ne tombe dans aucune kitscherie du groupe californien. Vous entrevoyez certains clips de Mykki Blanco ? C’est seulement une facette de l’icône queer. Vous visualisez le titre « Black Skinhead » de Kanye West ? Vous pouvez mieux faire. Vous pensez même à certaines productions de Tyler, The Creator ? Vous grossissez le trait. (Vous remarquerez l’intérêt tout particulier de l’auteur de porter au lecteur des pensées qui n’ont traversé que l’auteur lui-même tout en ayant l’audace de lui faire remarquer)
Moodie Black n’est pas venu pour tourner autour du pot. Après un succès d’estime gagné à force d’un rap bruitiste, le duo s’est tranquillement approché du shoegaze, mais n’allons pas trop loin non plus, on est loin d’un Slowdive rappé. Aussi, son chanteur et claviériste Chris Martinez, actuellement en pleine transition sexuelle, évoque dans ses textes des problématiques liées à l’identité, au genre, au racisme aux USA.
Moodie Black jouera ce soir 23 mai au Bauhaus à Grenoble et demain 24 mai au Marché Gare à Lyon
Ci-dessous un extrait du nouveau disque, puis la live session d’un second extrait, puis un tube de 2014.
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