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Follakzoïd, la transe venue du Chili

La Cordillère des Andes est réputée pour abriter de nombreuses formations psychédéliques, et plus particulièrement dans la ville de Santiago, la capitale du Chili. Parmi elles, on retrouve The Holydrug Couple, Chicos de Nazca ou bien encore Nova Materia. Mais dans cette scène foisonnante existe un groupe qui fait figure d’ovni et ne s’inscrit dans aucune véritable catégorie tellement son style (au sens propre comme figuré) est hybride. J’ai nommé Follakzoïd.

Après un premier album éponyme en 2009, le groupe se fait rapidement repérer par Sacred Bones Records, label défricheur de pas mal de pépites psychédéliques de notre époque (Moon Duo, The Soft Moon, Psychic Ills, etc.) et prend alors une direction toute tracée dans des festivals renommés (Primavera, Levitation, Lollapalooza, etc.). Jouant dans un style oscillant entre le rock progressif et le krautrock tout en flirtant avec l’electro, les Chiliens se placent dans la continuité de groupes tels que Can ou Neu, où la répétition est au cœur de la composition des morceaux ; avec des titres dépassant allègrement la dizaine de minutes pour une musique presque chamanique.

Sur scène : une batterie jouée de manière mécanique par un viking barbu aux cheveux longs tout droit sorti d’un groupe de stoner, un claviériste qui s’occupe de la partie basse et un guitariste leader qui s’amuse à tripoter des effets pour apporter une dimension presque mantrique. Ajoutée aux instruments, la prestation scénique de Follakzoïd est toute aussi importante, avec un guitariste androgyne entièrement habillé de noir qui joue sur l’ambiguïté de son personnage en s’adonnant à des chorégraphies mystiques avec ses bras et ses cheveux. Ajoutés des stroboscopes en bonne dose, et le tour est joué. On est entre le concert, le show, et la méditation.

Si les albums laissent place à un chant obscur et brumeux à peine perceptible, leurs prestations scéniques sont exclusivement instrumentales. Les plus chanceux ont déjà eu l’occasion de les voir en clôture du festival Levitation en 2016, où leur musique hypnotique avait retourné les dernières âmes présentes ; entre transe tribale, boucles électroniques interminables et riffs de guitare passés sous des effets plus perchés les uns que les autres.

Lors de leur dernier passage à Paris cet été à la Plage de Glazart, ils ont fait un concert d’une heure et demi dans lequel ils ont joué trois morceaux d’une demi-heure chacun ; histoire de faire monter la sauce de manière (très) progressive. A la Route du Rock, c’était encore pire que ça : ils ont fait tenir leur morceau « Electric » pendant une heure, s’amusant à improviser dessus et faire durer le plaisir des oreilles curieuses qui étaient restées les écouter à plus de trois heures du matin.

Jugez plutôt :

Amateurs de rock spatial : faites un tour sur leur Bandcamp, allez les voir en concert, fermez les yeux et laissez-vous emporter.

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