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Animal Collective, la fanfare freaky

Vous les entendez ? Les gazouillis des extraterrestres Animal Collective sont de retour avec un dixième album, Painting With. Le premier single « FloriDada » avait fait danser les fans comme les non initiés, alarmant le thermomètre de la hâte. Retour sur cette fresque musicale follement enjouée.

Quasiment quatre ans sans nouvelles productions. Un bien grand vide laissé aux fans après Centipede Hz, sorte de grand tourbillon instrumental et cérébral qui avait rendu pas mal de monde pantois. Mais quand on pense au quatuor américain, dur de s’arrêter sur un seul album tant il innove à chaque coup d’essai. Ces garçons toujours en avance sur leur temps ont la particularité de renouveler leur processus de création à chaque album : ils démontent et cassent tous les acquis jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de traces de leurs travaux passés.

Cette fois ils ne sont que 3, Deakin préférant momentanément se concentrer sur son projet solo. Avey Tare, Geologist et Panda Bear entament alors un voyage aux temps primaires, là où des hommes à poil(s) et un peu rustres commencent à se servir d’outils, à peindre sur les parois des grottes et à communiquer au delà du langage.

Des chansons incroyablement futuristes pour évoquer les prémices de notre Histoire donc. Painting With dévoile une musique à l’énergie spontanée, quasi instinctive. Multicouches d’instruments, de voix et d’effets, dans un chaos électronique et coloré. Ça grouille de sons organiques. Les voix d’Avey et Panda Bear se répondent et s’entremêlent un peu comme des cris d’animaux dans une jungle. Ce dernier délaisse sa batterie pour les machines tandis que l’infatigable Jeremy Hyman offre un jeu aux inspirations tribales. Pas moins de douze morceaux défilent d’une traite telle une course frénétique et complètement zinzin. Après l’entêtant et addictif « FloriDada », les chants haletants de « The Burglars », l’extraordinaire souplesse vocale de Panda Bear sur « On Delay », ou encore la pop flamboyante de « Golden Gal », difficile de se souvenir de l’essence même des autres morceaux. Le semblant gros bordel qu’est Painting With demande à nos oreilles une attention maximale pour découvrir toutes les subtilités et les moments de grâce de chaque morceau. L’écoute de cet album devient alors une véritable expérience. Ça se mérite, et ça vaut le coup.

La faculté chez Animal Collective d’expérimenter sans cesse après seize ans d’existence continue de fasciner. Les prophètes de la freak pop électronique seront de passage à Paris à La Cigale le 9 avril prochain pour un live qui promet d’être dantesque. Il est vivement conseillé de bien dormir avant, et, comme d’habitude, vigilance aux épileptiques.

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