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The Shins, retour vers le futur

Cinq ans sans voir The Shins à Paris. Les retrouvailles auraient dû se faire l’année dernière à Rock en Seine mais le groupe avait annulé au dernier moment. C’est donc le public massé au Trianon qui a eu l’occasion de renouer avec ses années lycée.

C’est le genre de groupe qui met un coup de vieux : cette année, The Shins a vingt ans d’existence et le magnifique Oh, Inverted World est sorti il y a 15 ans. Un groupe que bon nombre ont découvert durant le lycée, souvent par l’intermédiaire de Zach Braff avec la série Scrubs et/ou le film Garden State. La musique douce-amer de The Shins était plus qu’une simple B.O, elle faisait alors écho aux thèmes portés par ces productions devenues cultes : la vie, la mort, la séparation, l’amour, la disparition de l’enfance, les nouvelles responsabilités à endosser. Des thèmes auxquels on est forcément réceptifs dans ses années lycée, à une époque où l’on sait que rien n’est éternel, surtout pas l’enfance.

Une tête de mort géante aux couleurs éclatantes, des fleurs en mousse dispersées : la scène du Trianon en ce mardi fait clairement allusion à la pochette de Heartworms, le cinquième album du groupe sorti quelques semaines plus tôt. Un album avec un son globalement plus riche et travaillé que lors de leurs débuts, à mi-chemin entre Port of Morrow et les deux albums de Broken Bells, le side-project de James Mercer (photo) avec Danger Mouse. On y retrouve beaucoup de sonorités électroniques, à l’image de « Name For You », « Painting a Hole », « Fantasy Island » ou « So Now What » joués durant le concert. A l’inverse, d’autres sont clairement très country et folk comme « Mildhenhall » ou « The Fear ». Le groupe prend le parti de disséminer les morceaux du nouvel album tout au long du concert, quitte à parfois faire retomber l’engouement (comme avec « The Fear » joué en rappel), mais c’est peut être le meilleur moyen de faire connaître ces chansons encore méconnues, à l’exception de « So Now What » figurant sur la B.O de Wish I Was Here, le film de Zach Braff sorti en 2014.

Car après avoir fait son apparition avec « Kissing The Lipless », première chanson de Chutes The Narrow, morceau uptempo idéal pour débuter, le set mélangera sans distinction les cinq albums de The Shins (si on ne compte pas le 1er album sorti sous le nom de Flake Music) avec forcément pour temps fort des morceaux comme « Australia », « Saint-Simon », « Phanton Limp » ou « Caring Is Creepy ». Durant ces morceaux, le public sautille, danse à en faire bouger le sol du Trianon et n’hésite pas à reprendre les chœurs, trop content d’entendre en vrai des morceaux écoutés des dizaines et des dizaines de fois. Malgré des albums à l’identité sonore différente, le mélange est plutôt cohérent. Car avant d’être un groupe, c’est surtout l’identité de James Mercer qui ressort dans la musique de The Shins (dont il est dernier membre original) : celle d’une personne qui aura autant baigner dans le folk et la country que dans la pop anglaise des 80’s, celle d’une personne à la voix inimitable, celle d’une personne aux allures d’éternel enfant malgré sa barbe et un âge approchant la barre des 50.

Au bout d’une heure et quart, le groupe s’éclipse et revient pour l’habituel rappel, parce qu’il reste évidemment à jouer « New Slang ». Les téléphones sortent des poches mais tout le monde contemplent en silence, resurgissent alors des souvenirs enfuis d’une époque où l’on écoutait The Shins en boucle, surtout dans les moments de cafards, seul dans sa chambre, à se dire que c’était de la merde de grandir. Une époque à la fois proche et éloignée, où, par exemple, avoir un téléphone portable avec un appareil photo était une révolution. Le groupe conclut, comme une évidence, par le génial « Sleeping Lessons » pour l’explosion finale. n effet, c’est une bonne façon de se coucher que de renouer avec son passé le temps d’une soirée et de mesurer le chemin parcouru depuis lors.

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1 commentaire

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Ronan 16.04.2017

Tellement vrai! Merci pour cet article qui retranscrit parfaitement ce qu’ont pu ressentir des fans de The Shins après ce concert tant attendu au Trianon

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