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Sophie Hunger, le don de chavirer au Bush Hall, à Londres

En 2008, c’est le second album de Sophie Hunger, Monday’s Ghost, qui la faisait vraiment connaître au ‘grand public suisse’. L’oxymore ne durera pas longtemps puisque qu’avec les années, le cinquième album Supermoon fraîchement sorti et d’inlassables tournées en Europe et aux Etats-Unis, elle a conquis bien plus que quelques uns de ses concitoyens helvètes. Avec sa première date anglaise, on ne peut que se réjouir de son succès. On était sur place, alors on n’a pas perdu notre temps.

Sophie Hunger frappait déjà fort dans le petit pays qui l’a vue naître : chantant en anglais, elle s’est également rapidement essayé à son dialecte local, le suisse allemand, tout en faisant le saut vers le français. Certains se souviendront, il y a six ans, d’un concert dans une petite salle communal où, petit public oblige, le silence régnait et que toute l’attention de la salle était concentrée sur elle. Au moment du rappel, elle s’aventurait, a cappella, à faire une reprise de Noir Désir avec « Le Vent Nous Portera » dont la vidéo a été à ce jour visionnée plus de deux millions de fois. Cette audacieuse fille nous montrait alors qu’elle avait du chien. Qu’elle habitait sa musique. Et qu’elle avait le don de faire chavirer.

Sophie Hunger – Le Vent nous portera

Ce soir, le Bush Hall rappelle l’ambiance d’alors : de la moquette au sol, des chandeliers au plafond, des moulures aux coins et des miroirs aux murs. Le jeu de lumière est intimiste, subtil et projette les ombres des artistes. La salle n’est (de loin) pas comble, tant mieux, on peut de la sorte entrer en communion avec sa musique et surtout observer la façon qu’elle a d’être sur scène. Que cela ait été dans des salles intimistes comme Le Bourg à Lausanne (reprenant Johnny Cash), sous un chapiteau bondé au Paléo Festival de Nyon ou encore au Cully Jazz Festival aux abords du Lac Léman, cette interprète se métamorphose une fois sous le feu les projecteurs. Bien que Supermoon soit le fruit d’une période de repli sur soi après des tournées harassantes et incessantes, on est ravi de constater que ce retour aux astres signe là un accomplissement réjouissant. « Après l’éclipse le beau temps » comme le titrait un journal suisse. On confirme que la scène la possède à nouveau ; les membres de son groupe le lui rendent allègrement.

Sophie Hunger – Supermoon

Pour celle qui atteste (sur La Tribune de Genève« qu’elle [a] compris [qu’elle] ferait ce métier pour toujours» et qui affirme qu’elle « a trouvé sa place » avec un « solide métier », ce show londonien est un petit délice. La foule est vite conquise. Alors qu’un « On t’aime Sophie ! » se fait entendre, elle rétorque « que l’on peut être amoureux de gens si l’on en ressent le besoin. Moi j’ai ma guitare, et c’est plus important à mes yeux. » Cette assurance tranche avec un langage corporel mêlant gêne et timidité lorsqu’elle n’a pas d’instrument entre les mains. De temps à autre, elle joue sur les paroles en les bégayant, de façon peut-être à exorciser son énergie. Elle ne perd pas non plus son autodérision, affirmant que le titre « Spaghettis aux épinards » est le meilleur morceau qu’elle joue chaque soir (bien qu’il n’ait pas été retenu dans Supermoon…)

« Je suis ici et je n’ai pas besoin de raison. » chante-t-elle au piano. Elle est bel et bien revenue sur Terre après avoir flirté avec les étoiles. En tout cas on en a plein les yeux et les oreilles.

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