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Sébastien Schuller : « Sinon le prénom, j’ai peu à voir avec Tellier »

Attablé à la terrasse d’un café d’une de ses places reculées qui font le charme de Paris, Sébastien Schuller était heureux de parler de son approche artistique ce matin de juillet. Exilé à Philadelphie, ce fut l’occasion de parler de la ville de son épouse, de sa carrière, de son nouvel album qui sort le 1er septembre. Et de son petit rituel avant de monter sur scène…

L’an dernier, une recherche Google actualités « Sébastien Schuller » avait rendu copie blanche. Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage, contait La Fontaine. Une devise adoptée par ce percussionniste passé par le conservatoire. « Avant de me mettre au piano, je peux te dire qu’assurer la percu dans un orchestre t’apprend à attendre. Et je pense que cette écoute approfondie me sert encore aujourd’hui vu que je travaille en solitaire », analyse le discret musicien. Quant à son long silence depuis 2009, date de son dernier album, Sébastien n’a pas cette sensation de longue attente. « Il ne faut pas oublier que je compose tout en solitaire, ça prend donc plus du temps. J’expliquerai peut-être le sentiment d’attente par la courte durée de médiatisation d’Evenfall. »

Chaque artiste a son petit rituel avant « d’affronter » son public. Pas original mais forcément efficace, le whishy représente le meilleur ami de Seb et de ses acolytes. « On se buvait une bouteille de Jack Daniels. » Avant de rebondir, taquin : « Enfin maintenant qu’on a un peu vieilli, on risque d’en boire un peu moins« . Au moment de cette interview, le trio n’avait pas beaucoup joué ce nouveau set en public. Les automatismes vont se mettre en place au fil des dates. Pour l’Hexagone, ce sera le 8 octobre à Biarritz (Atabal) et le 21 octobre à Paris (Pan Piper).

Si vous faites remarquer à Sébastien Schuller que son univers sonne nocturne et qu’il est enclin à ses chansons mélancoliques, voire plaintives, l’intéressé sourit. On l’imagine aisément composer jusqu’au petit matin. Au final, il acquiesce. « J’ai composé ainsi pendant de longues années. C’était avant de vivre avec ma femme », lâche « l’homme mûr« . L’artiste a appris à composer en journée, mais le secret reste dans l’isolement. Impossible sinon de trouver l’inspiration qui l’anime.

Une étiquette de mélancolique qui ne le dérange pas. Pas plus que son succès général auprès des critiques, mais malheureusement peu connu du grand public. « C’est sûr que je préférerais que mes chansons passent à la radio et à la télé, qu’elles touchent plus de personnes. Surtout quand tu vois les ventes de disques », souligne-t-il, lucide. Passant l’essentiel de son temps aux États-Unis, on lui confirme que son spectre musical correspond (entre autres) à Nova, FIP et Le Mouv’.

On lui fait remarquer que Wikipedia associe son nom à celui de Sébastien Tellier. Non pas qu’il dénigre le travail de son confrère, mais le choix des algorithmes l’étonne. « Sinon le prénom, j’ai peu à voir avec Tellier… Enfin, ce n’est jamais évident de parler de soi. Mais bon, nos musiques n’ont pas grand-chose à voir. »

Si le natif des Yvelines a suivi par amour sa femme originaire de Philadelphie, la vie à deux heures de Big Apple n’a rien d’un supplice. « Du fait des loyers mais aussi parce que c’est plus zen, des travailleurs de New York s’y installent. La plupart des gens qui passent à Philadelphie aiment le petit Manhattan et la diversité des ambiances que l’on trouve en fonction des quartiers. Tout n’est pas rose, il y a des ghettos, mais c’est une ville agréable à vivre. »  Agréable comme son dernier album. Au casque, « Heat Wave » rejoint le monde foisonnant des pépites aux tendres sonorités.

Crédit photo : Stéphane Charpentier
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