En mars dernier, on vous sur-conseillait le disque Le Motel, ma maison, compilation-hommage au bar parisien qui a vu depuis dix ans se rassembler et se produire les plus doux artistes de la capitale. Voici une raison supplémentaire. Et quelle raison.
Sur les 22 titres inédits de 22 artistes placés intelligemment sur cette compile, on compte notamment Klub des Loosers, O & Mina Tindle, Pharaon Winter, Yeti Lane, Of Montreal, Xavier Boyer ou encore Dorian Pimprenel. De quoi vous faire couler le filer de bave. Et parmi eux, attention, attention, on trouve le bouleversant projet Orouni, dont les ballades feront trembler le fan de Syd Matters. Ce chantier enfanté par Rémi Antoni voit ici la chanteuse franco-britannique Emma Broughton faire tout ce qui est en son pouvoir pour nous foutre en l’air. Que la pop est belle quand elle s’y met, vous ne trouvez pas ? Qu’elle est grandiose et simple quand elle prend la forme d’une épopée, quand elle explore nos doutes et qu’elle arrive en sifflotant.
Voici le clip de « Nora » réalisé en Super 8 par Shanti Masud, sur fond de maison de poupée. Et voici les mots de la vidéaste :
« Une maison de poupée est une oeuvre révélatrice sur l’aventure émancipatoire d’une femme qui choisit de vaincre sa propre résignation face au monde et aux règles de l’étouffante société bourgeoise du XIXe siècle ; face à la famille, à l’amour et à la liberté. L’histoire de Nora Helmer, personnage principal de la pièce d’Ibsen, qui donne son titre à la chanson, fait aussi écho aux revendications de notre temps, où les questions d’égalité refont surface avec autant de force et d’éclat qu’elles ont trop souvent été tues, refoulées et mises à mal dans un découragement funeste;où le relent du patriarcat est définitivement devenu irrespirable »
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