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On s’est posés quelques questions au festival Beauregard

Ce week-end, il y avait Astropolis à Brest et les Eurockéennes à Belfort. Mais on a aussi décidé d’honorer la programmation du festival Beauregard, après vous avoir fait part de notre excitation. Trois jours menés tambour battant, où nous n’aurons véritablement fait l’impasse que sur trois concerts. Et tout au long du week-end, on s’est interrogés sur des choses plus ou moins futiles. Pour gagner du temps, on a aussi fait les réponses dans la foulée.

Une ambiance familiale est-elle forcément une bonne ambiance ? 

Oui. On avait rarement vu ça en festival, jusqu’ici. Il a donc fallu attendre une venue à Beauregard pour en faire un constat aussi net. Des vieux, des jeunes, des parents, beaucoup de parents, et de la marmaille. Beaucoup de marmaille. Dans le jargon communément admis, Beauregard est donc un festival familial. Avec un vice poussé jusqu’à trouver des poussettes près des scènes, notamment le dimanche. Une hérésie finalement bienvenue. Passer trois jours sans croiser de viande saoule bouleverse bien entendu nos repères. Bien sûr, la fouille drastique à l’entrée du site et même du camping n’y est pas pour rien, mais voilà qui tord le cou aux haters de festivals qui prétendent que la musique n’est que prétexte à une vaste orgie. Non, ici comme en définitive (presque) partout ailleurs, elle est bien le but, la quête. Un public tout sauf blasé, avec la fraîcheur de ceux qui n’ont pas connu mille et une vies festivalières. Mention spéciale aux deux minettes entendues pendant le set de Beirut : « Il va falloir qu’on retrouve nos parents pour qu’ils nous paient à manger. »

Non, pas forcément. Il y a cependant un hic. À trop attendre les moments fédérateurs, on en rate d’autres, et pas des moindres. La qualité d’écoute du public s’en est parfois fait sentir. Notamment devant deux des têtes d’affiches du week-end. Beck, tout d’abord, a certainement connu un accueil plus chaleureux dans sa carrière, alors que son set était axé sur son répertoire le plus entraînant. Idem pour PJ Harvey, certes distante et intransigeante dans ses choix, qui s’est fait allumer par beaucoup sur les réseaux sociaux car elle n’a pas dit assez bonjour, assez souri, assez parlé avec nous. Tendez l’oreille, ouvrez les yeux, ça ira mieux. C’était pourtant un concert d’une incroyable ambition, précis, et justement respectueux de spectateurs qu’on ne prend subitement plus pour des gogos en leur faisant faire un cours d’aérobic. Un concert n’est pas toujours une kermesse. Voilà le problème d’un festival au positionnement complexe, rassembleur mais exigeant.

Robert Plant ressemble-t-il à tous ces vieux croulants qui misent sur leur gloire passée ?

Absolument pas. On a vu sur scène un certain nombre de légendes. Parfois de beaux moments, souvent des purs scandales. Robert Plant, peut-être soulagé d’avoir enfin gagné le procès de plagiat autour de Starway to Heaven, était dans une forme olympique. « Black Dog », « Dazed & Confused », « Whole Lotta Love », « Rock’n’Roll », « Babe I’m Gonna Leave You », autant de titres de Led Zeppelin et matrices de l’histoire du rock interprétés et surtout revisités, sans la puissance heavy de Jimmy Page mais avec une relecture bienvenue, et amené avec un humour piquant. La voix est toujours là, l’envie est toujours là. Et nous, on sera toujours là.

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Melfi via Télérama

The Horrors étaient-ils au courant qu’ils jouaient devant un public ? 

On en doute. La musique des Anglais reste classe et bien exécutée sur scène. Mais elle est si mécanique et froide qu’il fallait, pour éprouver la moindre émotion, être soit Anglais, soit en manque de concerts depuis neuf ans, soit bourré, soit en pleine dépression. Plusieurs cases peuvent être cochées.

Feu! Chatterton est-il en train de devenir important ? 

Oui. Depuis les premiers concerts, on observe d’un œil attendri la progression du groupe. On sentait jusqu’ici du respect, puis une forme de reconnaissance de la part des spectateurs. On sent désormais de l’amour et ça change un peu tout. Certains récitaient même leurs textes pourtant alambiqués. Et quand la façade son s’est momentanément tue, c’est bien le public qui est venue à la rescousse. Voilà le genre d’accident qui casse la routine des tournées et entretient les plus belles histoires.

Brian Jonestone Massacre était-il le groupe le plus à la cool du week-end ? 

C’est bien possible. On ne sait pas si ces gars-là se comportent indifféremment qu’ils soient dans leur salon, en studio, ou sur scène. Vu sous cet angle, vous pourriez penser qu’on s’est ennuyés. C’est tout le contraire. Ceux qui ont vu le documentaire Dig ! savent bien à quel point Anton Newcombe se fout de tout, à commencer de son image et de ce que le public va penser de son set. Restent certaines compositions tellement au-dessus de la mêlée ou un roadie, sosie officiel de Matthew McConaughey dans Dallas Buyers Club, qui restait bien en évidence sur le côté de la scène et qui a ajouté au kiff d’un concert le plus je-m’en-foutiste du vendredi, mais pas le moins important.

Y’avait-il un drapeau breton ? 

Bah non. On a pourtant cherché. Le dimanche, en vain, on a renoncé, déboussolés que nous étions.

Crédit photo de Ghinzu en une : Tendance Ouest
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2 commentaires

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Sof 05.07.2016

Faux! Le con-avec-son-drapeau-breton était bien là, les 3 jours… Et je suis sûre qu’il était aussi au MainSquare et aux Eurockéennes en même temps. Le con-avec-son-drapeau-breton est nombreux.
Ghinzu c’était très bon en effet, et que dire des Kills??? Les Grand Blanc aussi ont envoyé du sérieux, même sous la pluie c’était parfait! Et perso j’ai achevé mes jambes en beauté en sautillant partout pendant le set des Jurassic 5, énorme.
J’oublie direct La Femme et Beirut, déceptions de cette édition à mon humble avis.

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Jérémy D. 05.07.2016

Un drapeau breton ! J’en ai vu un ! Au concert de Beck. Ils sont partout ces bretons ;-)
Sinon je suis assez d’accord avec cet article, j’ai découvert ce festival cette année après 2 année de Mainsquare à Arras, et j’ai beaucoup aimé ! De tout, du bon (Ghinzu pour en citer un de + qui n’est pas dans l’article) et du moins bon (La Femme, parodie de groupe où la première chanson ressemble à la 2ème et à la 3ème…)
J’y reviendrai avec plaisir !

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