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Ninja Tune XX, le hold-up du dandy

Daedelus

Le mythique label anglais créé par Coldcut en 1990 s’offre une tournée planétaire pour fêter ses vingt bougies. L’armada ninja s’est arrêtée à la Machine du Moulin Rouge (Paris), vendredi soir. Neuf heures de son, entre hip-hop, électro, dubstep, techno, funk et jazz. Review de la soirée en quelques points.

21h45. La Machine ne tourne pas encore à plein régime. Dans le bar à bulles, tout en haut, Jonathan More (Coldcut) est aux platines. Avec sa fidèle casquette so british vissée sur le crâne, le papa des ninjas enfile des perles soul-funk. Bon son, mais à peine trente personnes accoudées au bar.

22h. On arpente désespérément la grande carcasse de la Machine (ex-Loco) pour se renseigner sur les horaires de passage de la soirée. On trouve notre bonheur sur une feuille A4, police 5, au fond du fumoir. Le seul endroit pour obtenir ces infos ! Fume ou crève…

Descente dans les affres de la Machine, à la Chaufferie. Zero dB est en mode warm-up devant une affluence à peine plus fournie que celle de son boss, à l’étage. Bon, les gars, on est arrivés un peu tôt, en fait, non ?

On remonte au Central. Daedelus (photo), l’une des signatures les plus atypiques de l’épais catalogue Ninja, y ouvre la soirée. On connaît ses albums, plutôt coolos, d’où la crainte d’un live soporifique. Queudalle. Alfred Darlington nous fait vite ravaler nos préjugés. Look de dandy avec veste à queue de pie, rouflaquettes impeccables, smile et gestuelle millimétrée, le gazier est à fond.

Un son breaké, des montées géniales et loin d’être prévisibles. Une tuerie. Après une demi-heure de live maîtrisé de bout en bout, Daedelus se risque à quelques remix. Et là, on décolle. Non seulement il est doué, mais en plus il a du goût. Entre deux coups de serviette sur son visage suintant, il invite Air, Björk puis Proxy à la Machine. L’une des plus grosses claques électro de l’année, sans problème. Et le meilleur moment de cette nuit tunesque.

23h45. Coldcut fait sa première apparition sur la grande scène. Curiosité du soir : on ne verra pas les deux Anglais ensemble derrière les platines. Jonathan More et Matt Black ont beau bosser main dans la main depuis 25 ans, ils se contenteront ce soir des intermèdes de concert en solo, chacun dans leur coin, en DJ set rarement inspirés. Dommage.

Après l’annulation d’Amon Tobin (remplacé par Four Tet, on en parle plus loin), la tête d’affiche de la soirée s’appelle Kid Koala. Le marsupial aux yeux bridés joue devant une salle archi-blindée, avec la bonne humeur qu’on lui connaît. Avec Q-Bert, il est l’un des rares à associer technicité aux platines et sens du dancefloor. Après un featuring avec nos beatboxers hexagonaux (Ezra et L.O.S.), Kid Koala s’offre Idioteque de Radiohead, à peine retouchée. Chair de poule.

On en dira pas autant de Matt Black (Coldcut), qui reprend les platines sans verve. Et comme il faut aussi trouver quelques défauts à cette soirée affolante, ajoutons que la vidéo a clairement été négligée. Toute la soirée, le Central a été animé par des images réutilisées au gré des lives, et rarement bluffantes. Dommage pour un label précurseur en termes de Vjaying.

Fin de soirée sur Four Tet, appelé en renfort après les galères administratives d’Amon-Tobin, bloqué de l’autre côté de l’Atlantique. Et bim ; si Daedelus nous a bien giflé, disons que Four Tet nous aura collé une petite claque sur la nuque. Un live downtempo et lascif, émaillé de quelques longueurs mais assez jouissif dans l’ensemble. Idéal pour oublier la fatigue. Mais pas assez dingue pour trouver de nouvelles forces pour Kentaro. On tourne les talons au Japonais et on file. Merci les Ninja pour cette belle synthèse de deux décennies en quelques heures…

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1 commentaire

1 commentaire

Will. 04.10.2010

C’est à peu près ça, il faut bien reconnaître que ce vieux fou de Daedalus n’a pas fait semblant. J’avoue que je m’attendais aussi à quelque chose de « coolos », et bien ça ne l’était pas du tout, bien énervé jusqu’au bout le dandy. Vraiment je m’en souviendrais longtemps.

Merci pour la review !
A+
Will.

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