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Mes meilleurs moments à Panoramas par Joran Le Corre, programmateur

Pour les 18 ans de Panoramas, on a interrogé l’une de ses mémoires vivantes, son fantasque programmateur Joran Le Corre. S’il jouait dans un groupe de hardcore lors de la première édition, il s’est juré de passer le permis pour la majorité de son festival. Où on parle aussi d’Heretik, de Bashung et de changement d’horaire mal anticipé.

1998: 1ère année du festival dans des bars, entrées en francs. Je joue avec mon groupe de métal hardcore After Hate. Emotion, poilade… Tout est blindé. On se dit qu’on tient un truc. En francs… Je passe le bac.

1999: On accueille notre groupe préféré de l’époque et on est trop content. Ce groupe, c’est Sloy. Joie.

2000: Cette année là, on fait Jori Hulkkonen et Frédéric Galliano dans un bar sur le port de Morlaix. F-Com putain ! Avec le recul, je trouve ça cool. On apprend aussi l’accueil artiste. On emmène la guitariste de Rinoçérose chez le coiffeur. C’est quoi ce bordel ?

2001: Pano à Langolvas pour la 2ème année. On l’appelle le « Pano Noir » car on a perdu beaucoup d’argent cette année-là. Je me demande toujours comment on a fait pour remonter la pente. C’est un miracle. Dieu existe. Si, si. Bref, meilleur souvenir ? Le concert de The Horrorist !! Avec gants de chantier, éclairage industriel, beats glaçants. Ca chiale bien backstage mais on est content de faire ce groupe.

2002: On se refait une santé cette année là. Coup de coeur ? Popof & Noisebuilder (Heretik Crew !!) en back to back. Ca tabasse. Le public est là. On respire. C’est marrant de voir le tournant qu’a pris Popof quelques années plus tard. DJ ultra productif dont je suis devenu le booker ensuite.

2003: C’est l’année où on offre une carte blanche à Rodolphe Burger au Théâtre du Pays de Morlaix. Olivier Cadiot est là, Erik Marchand aussi. C’est une belle soirée avec les habitants de l’Île de Batz qui ont fait le déplacement. Rodolphe leur ayant dédié un album « Hotel Robinson ». Emotion dans la bâtisse à l’italienne. 2003, c’est aussi l’année où on réunit M83 et Amon Tobin sur une même scène. Et ça, c’est cool aussi.

2004: C’est la première fois qu’on fait Vitalic à Panoramas. On est d’ailleurs un des premiers festivals à l’avoir fait. Il reviendra plusieurs fois ensuite. On l’adore. Et ce soir là, il casse tout. Il retourne Langolvas. C’est une folie. En loges, on fait les cons et il se fait offrir des bâtons de percussion par les Tambours du Bronx. Je ne sais pas s’il les a gardés depuis…

2005: Grâce à Rodolphe Burger, avec qui on travaille maintenant depuis 2 ans, on se rapproche un peu d’Alain Bashung. Et c’est grâce à cette amitié qu’on arrive à le faire jouer au théâtre de Morlaix pendant 2 soirs. C’est magique. Alain est en forme, hyper drôle avec le public qu’il ne cesse de chambrer car il a neigé 2 centimètres et que c’est la panique. En Bretagne, on n’est pas habitué à la neige… Du coup, c’est vite la panique. Cette année là, on fait aussi The Hacker, Agoria, RZA du Wu-Tang… On perd beaucoup d’argent aussi. A cause de la neige. Dur dur… Ce sera notre dernier festival en hiver.

2006: On quitte février, on s’installe au printemps. C’est mieux. Il ne neige pas. Cette année là, la claque, c’est Justice qu’on fait jouer au Club Coatelan. La salle est située en pleine campagne, fait 400 places. Les Justice se sont demandés ce qu’il foutait là… Ca peut surprendre… Bref, c’est complet, on est dimanche soir et le club est en fusion. Un de nos meilleurs souvenirs à tous. C’était vraiment dingue.

2007: Alors que c’est l’année où nous faisons Laurent Garnier pour la première fois, mais aussi Boys Noize, Modeselektor, DJ Assault, c’est une fille pas du tout dans la sphère electro qui casse tout… Toujours au Club Coatelan. Cette fille, c’est Izia et elle fait à Panoramas un de ses premiers concerts hors Paris. Elle retourne le Club, assassine tous les autres groupes, fait la leçon, nous baigne. Un grand souvenir.

2008: On fait Brodinski (il avait annulé l’année d’avant pour cause d’appendicite), Dusty Kid, Battant, Buraka Som Sistema, Sébastien Tellier… Le meilleur moment pour moi est le ciné-concert d’Olivier Mellano avec le film « L’Aurore » de Murnau. Ce genre de spectacle devrait être obligatoire tellement ça fait du bien et c’est beau… Sinon, on se marre bien avec les Naive New Beaters qui font leur premier show en Bretagne. Live Good !

2009: A partir de 2009, on recentre Panoramas sur les musiques électroniques. On fait Miss Kittin & The Hacker, A-Trak, Surkin, Djedjotronic, Popof (again), Tepr… Ca marche bien. On sait mieux où on va. La palme du festival revient cette année là à Sexy Sushi. Rebeka Warrior, la chanteuse, jette de l’eau sur le public au bout de 10 min 35 secondes de concert. Malheureusement, la moitié de la bouteille tombe sur l’ordi de son collègue Mitch Silver. Et le concert s’arrête. On a beau chanter « Le Temps des Cathédrales », rien n’y fait, le concert est annulé. Pas LOL.

2010: Cette année là, c’est la première fois que Sourdoreille vient. Et c’est la première fois qu’on fait The Bloody Beetroots. Qu’on aime ou pas, force est de constater que le groupe retourne Panoramas dans les grandes largeurs. Leur live est furieux et le public de Pano le leur rend bien. C’est absolument épique. Un super souvenir.

2011: On retiendra le back to back de Busy P avec son frangin DJ Mehdi. C’est toujours étrange et douloureux quand un talent disparait prématurément. Mehdi, on aurait aimé le réinviter. Ce n’était pas un ami mais tout le monde s’accorde à dire que c’était une belle personne, un pur mec. Quelle tristesse… Sinon, on implante une troisième scène et Electric Rescue assomme tout le monde. Un nouveau boss.

2012: Festival SOLD OUT avec 3 scènes. Bah là, on est plutôt content. On sent qu’on a installé quelque chose de fort à Morlaix. Et puis c’est l’année où on accueille Paul Kalkbrenner, DJ Shadow, Erol Alkan, The Shoes, Madeon, C2C… On se marre bien. Surtout moi. Et puis on fait Jeanne Added à Coatelan. Elle défonce cette fille. On va tellement en entendre parler…

2013: Grosse édition. Une des pires pour moi. On capte pas quand on monte le festival que nous serons sur un week-end avec changement d’horaires… Du coup, les horaires que nous avions validés ne tiennent plus à cause des avions du lendemain matin… C’est l’enfer. Je me fais pourrir toute la nuit par les managements de Joris Voorn et Dave Clarke qui ne veulent transiger sur rien. Heureusement le poto Don Rimini arrangera tout le monde en acceptant de clôturer la soirée. Et en plus, il assurera grave. Sauvé. PS : Au rayon des claques, Boris Brejcha nous en met une magistrale. Il fait exploser Sésame.

2014: Alors que N’to et Worakls m’impressionnent pour leur premier passage à la maison, le patron incontestable de cette 17ème édition est Daniel Avery. Il a la lourde tâche de clôturer le festival Grand Club (7000 personnes) le samedi soir et ce qu’il propose va nous retourner. Talent, maîtrise, gentillesse, classe… Il a tout compris. Toute l’équipe est bord scène. On danse tous, on est impressionné, heureux. Les 2 pouces. La classe à Daoulas. Chapolacolo. Rideau.

2015: Nous sommes enfin majeurs. 18 ans ! Il serait temps que je passe enfin le permis.

Crédit photo : Ben Pi

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