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Le sample selon Brice Miclet, auteur d’un bouquin sur le sujet (pratique)

Dans son livre « Sample ! Aux origines du son hip-hop » aux superbes Éditions Le Mot et le Reste, Brice Miclet explore l’histoire du sample sous un nouveau jour. On ne s’y intéresse ici pas uniquement d’un point de vue purement judiciaire ni technique. Que nenni. Le journaliste musique évoque cette tradition de collage à travers ses histoires, comme autant de contes urbains entre hip-hop, emcees, beatmakers et musiques du monde (entier). Alors, on lui a ouvert les guillemets.

LE sample – selon toi

Je dirais le sample de « All I Do Is Think Of You » des Jackson 5 par J Dilla sur « Time : The Donut Of The Heart » (ici). Ça n’est pas un choix hyper original, mais c’est le parfait exemple d’un morceau soul qui me laisse complètement indifférent, et qui samplé sans pour autant être extrêmement modifié (c’est un sample bien grillé, quand même), devient un instrumental magnifique. Ça fait plusieurs années que j’écoute ce titre au casque tous les matins ou presque.

Le choix de sample le moins malin

Je pense que les exemples sont nombreux, mais qu’ils se situent au sein des grands procès de l’histoire du sampling. Il y a des fois où on se demande comment les mecs ont pu à ce point donner le bâton pour se faire battre. Quand DJ Quik sample la bande originale du film de Bollywood Jyoti pour en faire le titre « Addictive » de Truth Hurts, c’est hallucinant qu’il ne demande pas l’autorisation. Surtout quand on voit le budget mis sur l’album de Truth Hurts, ça allait quand même avoir pas mal d’écho… Evidemment, il y a eu un procès énorme, et ça a coûté à Truth Hurts sa carrière. Pour le coup, ça, c’est vraiment pas malin.

Le sample que tu as zappé

Il y en a une bonne centaine, mais puisqu’il faut choisir, je dirais celui de « A Day In The Life » de Les DeMerle samplé sur « Time’s Up » de O.C.. C’est une boucle de basse très simple, mais hyper bien boostée, qui donne une ambiance très ténébreuse au morceau. Je crois que je l’ai enlevé pour laisser la place à « 93 ‘Til Infinity » des Souls Of Mischief. C’est un mal pour un très bien.

Le sample que tu ajouterais à l’édifice

Il y en a deux : l’intro de « Skylark » de ce chanteur génial mais complètement oublié qui s’appelle Jackie Paris, et une autre intro, celle de « Am I A Good Man » de Them Two. Le titre de Them Two a déjà été samplé, mais mal, je trouve. La descente de basse, les choeurs fous, les grands coups de cymbales… Y’a un truc à faire, clairement. Ah, et si quelqu’un pouvait réussir à sublimer mon morceau de soul préféré, « I’ve Learned It All The Hard Way » de Howard Tate, je lui paye une bouffe. Mais ça va être dur de me séduire…

Le plus long chemin d’un original à un sample

Bonne question… Le problème, c’est qu’il y a toujours un replay à un certain moment, c’est-à-dire que le sample est rejoué par des musiciens ou refait avec des sons générés en MAO. Pour moi, ça enlève une étape. Par contre, des exemples où un titre sample un titre qui sample déjà un autre titre, à trois étages, disons, il y a en a pleins… J’aime beaucoup « In My Bed » d’Amy Winehouse (ici) qui sample « Made You Look » de Nas (ici) qui sample lui-même « Apache » d’Incredible Bongo Band. Mais des exemples à quatre étages qui soient intéressants musicalement er sans replay, je n’en connais pas.

L’artiste samplé le plus riche du monde

Paul McCartney, vu qu’il est l’artiste le plus riche au monde et qu’il a été samplé. Après, ceux qui sont vraiment devenus riches grâce aux samples, ce sont souvent des compositeurs de musique de films ou de générique radio et télé. David Axelrod, Alan Hawkshaw, etc. Ils ont touché énormément de royalties grâce au hip-hop.

L’artiste qui a le plus samplé

Pour rester dans des noms connus, et par le fait que sa productivité est gigantesque et que sa musique est basée sur le sampling, je dirais Madlib. Il a quatre tonnes de vinyles chez lui, ça lui fait pas mal de matière première.

Le sample qui te donne envie d’étrangler un lémurien

Sans hésiter, le sample de « Every Breath You Take » de The Police (ici) par Puff Daddy sur « I’ll Be Missing You ». C’est vraiment le type de morceau qui tue la magie du sampling. Déjà, c’est un morceau franchement naze, et en plus ça sample l’un des riff de guitare les plus connus de l’histoire. En fait, c’est juste une mauvaise reprise. Biggie ne méritait pas ça (la chanson est en son hommage).

Le type de musique qui n’a pas été samplé

C’est plutôt qu’à ma connaissance, il n’y a pas de style de musique qui n’a pas été samplé au moins une fois. Aujourd’hui les diggers sont absolument partout, tous les pays ont été visités… Je suis cependant assez surpris de voir le peu de samples cubains parmi les grands albums de l’histoire du hip-hop. Quand on sait quel vivier de dingue représente la musique enregistrée de ce pays, c’est assez surprenant…

Allez vous procurer le bouquin, vous aurez l’air moins con en soirée gangsta rap – Cognac. Ça peut aider.

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