MENU
En lecture PARTAGER L'ARTICLE

Le Cluedo Star Wars sent l’arnarque, jetez-vous sur le Metal Quiz Hellfest

Le Hellfest a sorti ses meilleurs limiers pour lancer son premier jeu de société, le Metal Quiz Hellfest. Un photographe et un fan hardcore (jusqu’à la mort, littéralement) se sont associés à Lelo Jimmy Batista, rédacteur en chef de la version française de Noisey (VICE) pour réaliser cette bible ludique du mythique festival français. Vous pouvez donc tester votre culture métal en 500 questions et 6 thématiques. On a interrogé le journaliste sur le comment du pourquoi.

Peux-tu présenter les têtes pensantes derrière le Metal Quiz Hellfest ?

A la base du projet, on trouve le Bureau des Affaires Graphiques (qui gère de nombreux projets éditoriaux, et qui sont notamment à l’origine du livre célébrant les 10 ans du Hellfest sorti l’an dernier et dont j’étais l’auteur), le Hellfest (qui travaille en direct avec le Bureau des Affaires Graphiques sur une série de projets) et Hachette (qui avait édité le livre du Hellfest et qui édite aujourd’hui ce jeu). Suite au succès du livre, d’autres projets ont été évoqués, parmi lesquels ce jeu, basé sur un format que Hachette développe pas mal depuis quelques années (un genre de Trivial Pursuit thématique, en gros). Ne manquait donc plus que des auteurs pour élaborer le contenu. Vu qu’on avait bossé ensemble sur le livre, ils ont assez naturellement fait appel à Ronan Thenadey (photographe du Hellfest depuis sa création) et moi, et ils ont ont ajouté une 3e personne, Julien Cassiet, fan notoire du Hellfest qui a une connaissance encyclopédique du festival. On a tous les trois écrit environ 200 questions sur tous les sujets abordés, avec quelques spécificités (Ronan a écrit la plupart des questions sur les groupes stoner et black metal, Julien la plupart des questions sur le festival et moi la plupart des questions sur les groupes thrash, death et punk/hardcore).

Comment on y joue ?

C’est un jeu de société classique avec des pions, des cases, chaque joueur avance et selon la case sur laquelle il tombe, il doit répondre à une question sur un groupe programmé au Hellfest ou sur le festival lui-même (questions qui peuvent être difficiles mais qui sont globalement accessibles). Il y a également les cases « Last Minute From Hell » qui peuvent te faire gagner ou perdre énormément de temps et qui donnent une grosse dynamique au jeu.

A qui est destiné ce jeu ?

L’idée c’était que tout le monde ou presque soit en mesure de jouer. Le but n’était pas de faire un jeu uniquement destiné aux fans du Hellfest. Evidemment, si tu t’y connais un peu, tu pars avec un avantage, parce qu’il y a quand même des questions beaucoup plus difficiles que d’autres. Mais c’est toujours plus marrant si tout le monde peut jouer. On l’a testé au bureau, chez Vice, avec 30 % de gens à fond dans le metal et 70 % de gens qui n’y connaissent rien ou pas grand chose et tout le monde a aimé. Après, bien sûr, si jamais il y avait une demande, on pourrait très bien faire des recharges pour gros connaisseurs, comme au Trivial Pursuit – mais là on voulait tous (aussi bien Hachette que le Hellfest et les auteurs) partir sur quelque chose d’assez ouvert et abordable.

Tu penses pouvoir gagner facilement ou tu es plutôt dans le bas du panier par rapport au public du Hellfest ?

Vu que j’ai écrit un tiers des questions + le bouquin sur les 10 ans du Hellfest (où il y a une grosse partie consacrée aux groupes), je pars évidemment avec un gros avantage. Cela dit, je suis tombé sur des questions de Julien auxquelles j’ai eu vraiment du mal à répondre, parce qu’il a parfois été assez pointu en ce qui concerne le festival et ses à-côtés.

Jouer pour apprendre la culture métal, c’est pour ceux qui ne veulent pas se fader des articles et des bouquins ?

C’est un jeu, donc tu peux apprendre 2 ou 3 trucs mais ça n’a pas pour objectif de remplacer un bouquin ou un article ou d’en donner une version expurgée. Après, ça peut tout à fait éveiller la curiosité chez certains novices.

Le métal et toi, c’est une histoire qui dure ?

Techniquement, oui. J’en écoute depuis que j’ai 10-11 ans et j’en ai 40 aujourd’hui. Après, j’ai aussi une longue histoire avec le punk/hardcore, j’ai énormément écouté de rap (et j’en écoute toujours) et j’ai aussi beaucoup été dans la techno, donc je suis loin d’être un métalleux pur et dur. Ce qui explique sans doute pourquoi j’ai beaucoup de recul par rapport au metal et à la musique en général (je n’ai jamais été fan d’aucun groupe par exemple, même si je respecte tout à fait ça).

Si tu ne devais garder qu’un souvenir, le plus mémorable du Hellfest, ce serait lequel ?

Très difficile, il y en a eu beaucoup, mais je dirais le concert de In Solitude en 2014 sur la grande scène. Ils jouaient en tout début d’après-midi, il n’y avait pas grand monde et c’était loin d’être le meilleur concert que j’ai vu d’eux, mais dans un festival énorme comme le Hellfest, où il y a beaucoup de légendes, de vieux groupes, ça m’a vraiment fait quelque chose de voir des gamins de 20-25 ans qui étaient juste là pour jouer de super morceaux, auxquels ils avaient l’air de croire à 10 000 %, et qu’ils arrivent à te scotcher alors qu’ils jouent dans des conditions pas super favorables, en plein jour, devant un public clairsemé. Il s’est un peu passé la même chose avec Power Trip et Turnstile l’an dernier. Même si ce ne sont pas forcément les meilleurs, ce sont toujours ces concerts que je retiens le plus au final, parce que ce sont des groupes qui n’inventent rien, certes, mais qui sont jeunes, qui ont une énergie incroyable et qui démarrent de nouveaux parcours. Et dans le contexte actuel, où on a surtout des vieux groupes, des reformations et où la nostalgie fait des ravages, c’est assez salutaire. Le concert de Faith No More en tête d’affiche il y a 2 ans m’a beaucoup marqué aussi pour des raisons similaires : là où beaucoup de vieux groupes reviennent pour servir la soupe aux fans, eux sont revenus avec quelque chose de différent, de nouveau et en assumant totalement leur âge. Je les ai vus plusieurs fois dans les années 90, notamment à l’époque de The Real Thing et Angel Dust, et pourtant ce concert au Hellfest reste peut-être mon meilleur souvenir du groupe. C’est super rare pour un groupe d’arriver à étonner et fasciner comme ça, des années après ce qui est considéré comme son apogée.

Le Hellfest est donc désormais à la Fnac et sur Amazon. Pourtant, on parle bien de la musique du diable. Comment vont réagir les bonnes moeurs ?

Ça fait un moment que le Hellfest et le metal en général sont partout, je ne vois pas trop qui ça va encore choquer à part deux ou trois illuminés. Cela dit, on m’a récemment demandé pourquoi le metal avait toujours autant de succès et conservait son image sulfureuse et son aura malgré le fait qu’il soit désormais ultra-visible, présent partout et qu’il vende. Je pense que pas mal d’éléments entrent en compte (le sentiment d’appartenance, l’esthétique, etc.) mais je reste persuadé qu’un des plus importants c’est que le metal, même s’il est aujourd’hui plus populaire et qu’il bénéficie d’une image plus « cool », reste et restera un truc toujours un peu marginal. Même si le metal est aujourd’hui plus fréquentable, il n’est toujours pas pris au sérieux. Les medias non-spécialisés continuent à le regarder de haut ou avec un petit sourire en coin. Nails ou Vektor ne sont pas traités par la presse de la même manière que Frank Ocean ou Radiohead. En 2016, porter une veste à patches ou un t-shirt Dying Fetus, même si ça n’a plus rien d’outrangeant ou de menaçant, te met quand même toujours un peu en marge.

Vous comptez sur un tweet de Christine Boutin pour booster les ventes ?

Si le jeu était nul, on se serait débrouillés pour qu’elle nous file un coup de main. Mais on devrait pouvoir se passer d’elle, je pense.

Plus d’infos sur le jeu ici

Partager cet article
0 commentaire

0 commentaire

Soyez le premier à commenter cet article
Chargement...
Votre commentaire est en cours de modération
Merci
Une erreur est survenue lors de l'envoi de votre commentaire
Sourdoreille : la playlist ultime
Toutes les playlists

0:00
0:00
REVENIR
EN HAUT