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La trance ne sera-t-elle jamais chic ?

Vilain petit canard des musiques électroniques, la trance goa ou psytrance n’a jamais eu le succès médiatique de la techno ou de la house. Pourtant activement présente dans les réseaux underground / do it yourself et à la pointe des questions éthiques, écologiques et sociales, elle a longtemps pâti d’une tonne d’a priori pas vraiment ragoûtants à son égard. On passe en revue les critiques qui lui sont faites et celles, positives, qu’on ne prend pas le temps de lui envoyer.

Crédits photo en une : © Koukiks

« On tourne en rond, chef ! »
Un sergent à son lieutenant en free party.

Let’s Goa

Fin des années 80 à Goa. Inspirée des musiques ethniques et tribales, une bande de zozios indiens décide de faire l’amour au triolet en plein champ d’aubergines. Avec l’héritage psyché de la plus grande démocratie du monde, le rock 60’s dans un coin du ciboulot, le LSD, les nouveaux canaux de communication, et enfin l’acid house, la boucle semblait bouclée, et elle se boucle encore, la coquine. Et que ça double croche par-ci et que ça triple-croche par-là. De la dance à la pop, l’amour de l’occident pour les cultures indiennes est ancien. Il faut vous imaginer les sets psychés de dix heures que pouvaient enchaîner la sitar de Ravi Shankar et la guitare de Georges Harrison. Non, le Summer of Love n’aurait vraiment pas été ce qu’il a été sans la spiritualité indienne. Et si aujourd’hui la pratique du yoga ou de la méditation musiqués ressemblent souvent à s’y méprendre à un séminaire de start-up vendeuse de baskets connectées, les racines elles conservent tout leur sens.

30 ans plus tard, c’est le round 2 du psychédélisme mondial, le rêve des années 90 figurant comme la dernière branlée incontestable à l’uniformisation des cervelets du XXème siècle. Le Second Summer of Love. Les raves accueillent les laissés pour compte du monde moderne, comme les garages invitaient les punks de l’usine, et le bayou les blueseux discriminés. Ça en fait de la belle architecture : merde, qui pensait qu’un terrain vague aurait tant de poésie ?

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Hadra 2018 © Koukiks

Vive la République, et vive la Trance

2018, l’industrie de la musique électronique fonctionne à fond les ballons. Dans l’indé, ça se bouscule au portillon. Pour lutter contre les gloutonneries des majors, l’underground se rebiffe. On retourne aux sources, on se la joue Détroit, on se la joue Goa, Chicago, Manchester, Berlin, Tel Aviv, Amsterdam. Les médias se trouvent des héros en passe de Sixto Rodriguezation : vite, la réhabilitation pour tous.

Enfin, pas pour tous.

Quand la techno et la house sont chroniquées, épluchées, quand on lit Laurent Garnier, quand on fouille les archives de Jeff Mills, on s’achète aussi une hype crédibilité. Derrière, il restera toujours le peuple de la boue, des babos de la teuf. Sous prétexte d’une pratique appuyée du bâton du diable, les fans de musique trance n’entreront presque jamais dans les lignes des rock critics. Pas assez poseurs, trop niais, trop kitsch, pas assez vendeurs ? Si le succès populaire de la trance ne fait aujourd’hui aucun doute, de la trance goa à l’uplifting trance, nos chers musicologues ont laissé le fossé se creuser dans la taïga. A quoi se joue la perpétuité d’une culture ? A une infoline près, si l’on en croit l’impasse dans laquelle la trance s’est placée dans les esprits de l’intelligentsia.

Avec nos interlocuteurs, on s’est posés une question : « Pourquoi donc les plus joviaux teufeurs de notre temps ont-ils été écartés des livres d’histoire ? »

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Hadra © Jér’ॐ.S

0 – STARRING

L’équipe derrière le Boom Festival, événement portugais majeur de la psytrance, couru dans le monde entier et fondé en 1997, a bien voulu répondre à nos questions, tant que ça reste des réponses collectives : « En tant que membres du Boom, on ne parle jamais individuellement mais toujours au nom du festival. Donc, ça n’a pas de sens de vous raconter comment on a chacun découvert la trance. » On dit bonjour Boom.

Cyrielle a une trentaine d’années et vient de Lyon. Pour cette enquête, elle revient sur l’exploration festive qui fut la sienne dans les années 2000, quelques années après les débuts de la trance en France : « J’ai découvert les rave parties en 2001 à l’occasion du Tecknival du 1er mai à Suèvres. Fascinée par l’univers coloré et underground de l’acid techno, j’arrivais cependant à la fin du mouvement et des dernières infolines 3672*1! Mais l’univers parka kaki m’est apparu très vite comme limité, enfermé dans des boucles interminables et trop pauvres musicalement à mon goût. Une rave à Clermont Ferrand, frappée d’un kick digne des meilleurs marteaux piqueurs avec pour trame de fond la projection du film De Nuremberg à Nuremberg scella définitivement ma fin de partie avec les teufs. » On dit bonjour Cyrielle.

Quelques années plus tard sonne la première édition du Hadra Festival, aujourd’hui référence trance n°1 dans l’hexagone. Dans l’équipe, des fouleurs de sentiers, des kilomètres de départementale, des cinglés de la terre battue : « On a été fortement influencés par les débuts de la trance en Europe, et même à l’international, nous racontent les fondateurs de l’événement qui a lieu chaque année en France. C’est d’ailleurs à la suite d’un festival trance en Zambie qu’on a décidé de créer Hadra pour redonner sa place à la trance en France, absente et délaissée depuis la fin des années 90. » On dit bonjour Hadra.

De son côté, Gauthier, 27 ans, est aujourd’hui chargé de production et programmateur trance du festival Paco Tyson. Trop jeune, il n’a pas connu les débuts de la trance : « Je me suis beaucoup renseigné sur l’histoire de la trance. Il m’arrive même de dire parfois que j’aurais aimé vivre cette découverte en Allemagne début 1990 (…) J’ai commencé à mixer très jeune vers l’age de 12 ou 13 ans, mais pour être sincère, je mixais de la daube genre Martin Solveig et David Guetta. » Pourtant, à peine débarqué dans l’adolescence, le jeune homme se met la tête dans le caisson : « Les Petits Pilous, Boys Noise, Crookers (…) et on a vite dérivé vers la progressive trance. J’ai connu l’arrivée du renouveau trance, la progressive, qui a vu le jour milieu des années 2000. » Depuis, il ne quitte plus Astrix, Captain Hook, Vini Vici, Bliss. On dit bonjour Gauthier.

Suite à cette liste de nominés, accueillons donc comme il se doit cette question (une question déjà orientée, n’allez surtout pas croire que notre média ait une once d’objectivité et de bonne foi) :

LA TRANCE NE SERA-T-ELLE
JAMAIS CHIC ?

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Hadra © Timagin

I – JAMAIS CHIC ?
MAIS T’ES UN MALADE,
C’EST GÉNIAL !

En quelques mots : le bonheur à l’état pur

Les événements trance ont donné à voir la face d’un nouveau teufeur. Basta le visage tordu par l’envie d’en découdre avec la joie, bienvenue au pays des petits lapins blancs et des journées éternelles. Car oui, même les nuits sont moins mises en avant dans ce doux monde chromatique. C’est aussi avec les mots douceur, prévoyance et altruisme que chaque année depuis 15 ans des festivaliers racontent leur week-end de rêve. Les fondateurs du festival Hadra insistent sur cette question : « Cette culture est profondément inscrite dans la continuité du mouvement hippie tel qu’il a existé dans les années 70 et elle est ainsi basée sur des valeurs fortes de respect, de partage, de voyage et d’expériences. Elle prône avant tout la paix, l’harmonie, le respect mutuel et l’écologie. » Une philosophie du moins affichée par les artistes programmés dans leur nom, au sein de leurs morceaux, dans leurs artworks, leurs lightshows, et via les messages qu’ils font passer en dehors de la scène.

Vous commencez à vous dire que cet article ressemble à un manifeste pour l’intégration des bisounours au patrimoine national ? Restez un peu, on a tout le temps. Et si vous songiez que Cyrielle, pourtant déçue de la teuf, n’y reviendrait jamais, vous vous fourrez un quart d’exta jusqu’au coude et le récupérerez en fin d’after. Parce que plus qu’une simple découverte, c’est une révélation qui touche la jeune lyonnaise. « Je te liste les points qui m’ont fait le plus grand bien en passant du coté joyeux de la trance : découvrir un line up complet et un public de fins connaisseurs qui applaudit à la fin de chaque set tout en dissertant sur l’effluve du dernier synthé type « Albino », beaucoup de lives, de la couleur, du kitch assumé, et de l’amour inconditionnel, beaucoup de filles et de cinquantenaires dans les soirées, un beau brassage de public, parler souvent anglais. » Très peu pour la trance, le all-20-years-old-men-dressed-in-black. Vous êtes bien arrivés à votre destination, en Psychédélie qui, comme 60 ans auparavant, se fait une joie de partager couleurs, mythes et LSD, très propice à l’expérience et malgré, toujours, les dangers de celles et ceux qui le consomment avec voracité. Le programmateur trance de Paco TysonGauthier, semble également d’accord avec ses homologues licornes : « La liberté, que ce soit de danser ou de vivre. Dans un festival trance, les gens ont tous le sourire, partagent, échangent, font la fête, mais se cultivent aussi. »

L’équipe derrière le festival portugais Boom en est persuadée : « La trance – en tant que style de vie – est difficile à saisir. Elle fonctionne pas seulement parce que sa musique est bonne, que ses décorations sont superbes ou que ses festivals sont fun, la trance attire le public parce qu’elle représente un style de vie, une certaine culture de liberté, du vivre-ensemble, sans frontières, une culture qui possède sa propre réalité. Notre boulot est de se concentrer sur le pourquoi c’est si incroyable de pouvoir vivre ça, et comment le préserver. »

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Hadra © Koukiks

Festivals de trance : pionniers sur la responsabilisation

Il y a un message qui est, de base, très politique dans les événements trance : propreté, mixité sociale et générationnelle, sensibilisation aux risques liés à la teuf, etcetera. Si aujourd’hui existe le label d’éco-festival et que certains grosses machines en font leur cœur de métier (Climax, We Love Green, etc), sachez une chose : la trance fait ça depuis 20 ans. Amour de la nature oblige, on voit à quel point ces rendez-vous étaient pionniers en la matière, et d’autant plus au regard des débats actuels. « Bon, après, les gens sont souvent influencés par le greenmarketing, tempère le Boom Festival. Ils préfèrent se choisir une identité verte ou une identité végétarienne plutôt que de creuser plus profondément sur les choix qu’ils font. » Mais pas d’aigreur, l’événement portugais sensibilise aussi sur ces questions lors de débats.

De plus, aujourd’hui, les festivaliers semblent plus exigeants sur leur choix de sorties, notamment sur les questions éthiques, sur le vivre ensemble, sur les activités extra-musicales… Et ce quel que soit le style de musique : vous pouvez prendre notamment l’exemple du festival Château Perché qui fêtait cette année sa quatrième édition. Cette évolution des pratiques peut expliquer en partie le succès de fréquentation du Hadra de ces dernières années. Selon eux : « A force de sensibilisation et d’informations, le public a intégré ces valeurs dans ses pratiques festives. »

Ce qu’on appelle le festivalier « acteur » de son événement est en réalité assez nouveau, du moins pour les gros événements. Alors qu’on nous vend le XXIème siècle comme un sommet de débilité massive et de surenchère de divertissement, il semble qu’une partie des habitués de sorties ait envie d’autre chose. Une évidence pour des festivals comme Boom au Portugal, Burning Man (en tout cas à ses débuts) ou Hadra. Pour l’événement français, le festivalier « est à la recherche d’une expérience de vie immersive, une bulle de liberté qui tranche radicalement avec le quotidien. » Hadra est allé jusqu’à créer La Source, un espace pendant le week-end dans lequel le public est directement impliqué dans les réflexions. Comment améliorer le festival ? Et le monde ? Comment apprendre ? Où se rencontrer ? Comment se défendre ? Et de conclure : « On cherche à attiser la curiosité des participants ainsi qu’à inventer et collaborer dans le but d’appréhender la fête sous un autre angle. Nous y proposons des ateliers, des conférences, des projections, des tables rondes autours des valeurs que nous portons mais aussi sur des thématiques citoyennes d’actualités : la place des femmes dans le milieu électronique, les Zones à Défendre, notre rapport au travail, les risques en milieu festif… »

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Hadra © Koukiks

II – JAMAIS CHIC !
TU LES AS REGARDÉS ?
SÉRIEUSEMENT ?

La trance, sous-culture pour bouseux ?

Vous vous dites : « C’est normal qu’on lui ait jamais peint le portrait en acrylique, la trance est restée dans son champ de patates ! » Vous pensez : « Pour découvrir son univers, la barrière de l’hygiène reste à franchir, très peu pour moi ! » Et puis vous continuez : « C’est pas là que j’y découvrirai le gendre idéal. » Le maire de votre village n’a toujours pas digéré la structure de 30m de haut représentant une obscure déesse indienne ? « C’est qu’il y a une raison ! » Alors, laissez-nous vous rappeler qu’il y a là beaucoup d’exclamations qu’il n’est pas à nous de commenter. Mais que vous traduisez un sentiment qui existe dans l’inconscient collectif. C’est ce que confirme Cyrielle dont la bourlingue n’a pourtant plus de secret : « Bon c’est un peu cliché, dans la trance, on n’a pas la parka kaki mais il y a quand même un côté lotus tuning, les filles sont souvent des Xena la Guerrière, les mecs se baladent avec des tapis indiens sur les épaules, mais attention, des vrais en poil de yack de Goa… Reste que les gens sont beaux et ça fait plaisir de les regarder. La drogue est présente mais dissimulée. »

La trance reste associée à des teufs pas très propres, pas très légales, et bien kitschouilles. Caricature ? Ça n’empêche pas les pouvoirs publics de lutter corps et âme contre son existence. Pourtant, la trance est l’un des courants électro ratissant le plus de catégories sociales. En terme de mixité, on ne fait pas mieux : ça fait une belle ligne dans un programme électoral, vous ne trouvez pas ? A l’inverse, c’est peut-être l’une des raisons qui pousse les maires et les préfets à se dire qu’un événement qui voue un culte au psychédélisme et au circuit court ramène moins de sous qu’une soirée house/mode sponsorisée par une marque de boisson énergisante à destination de kids fils de CSP+++ en plein Spring Break. Ce ne sont que des suppositions, promis. « L’exemple de l’édition du festival Hadra à Chorges est très parlant pour montrer qu’à cette époque, peu importe la volonté de travailler dans la légalité, il y a d’énormes difficultés, commentent les fondateurs de l’événement. Lors de ces deux éditions, en 2005 et 2006, certains habitants se montraient très réticents face à la tenue du festival et étaient en désaccord avec le maire. Nous avons eu des difficultés dans l’organisation à cause de ça : annulation des navettes publiques à cause de manifestations, démission du maire suite au festival 2006… Et le tapage médiatique à cette époque n’a pas été tendre non plus. »

En France comme au Portugal, les organisateurs subissent quotidiennement les stigmatisations.  » La trance psychédélique n’a rien à prouver à personne. Les autorités et les médias ont toujours été peu disposés et ont associé ce genre de mouvements à la consommation de drogues ou aux comportements à risques, nous rappelle l’équipe du Boom Festival. Ils changent seulement de perspective lorsqu’ils ont des intérêts commerciaux. Si un festival de musique électronique a une grosse marque de bière ou de télécommunication, d’un coup il n’y a plus aucun souci parce que les médias toucheront de l’argent de la publicité pour faire la promotion du festival, et soyez sûrs qu’ils n’auront aucune critique négative à faire sur ce festival. »

Closing 2 - Jérome Soubiran

Hadra © Jér’ॐ.S

Par rapport à la techno : t’es pas hip, mec !

C’est le point de comparaison premier de notre étude : la trance serait-il le canard boiteux de la musique électronique ? Quand le fils prodige, la techno, reçoit toutes les attentions des critiques, la trance aurait-elle tout fait pour vivre sa vie dans son coin, si gros soit-il. Selon Gauthier pour Paco Tyson, il y a au moins un peu de ça : « Les organisateurs et leur public le plus fidèle fuient un peu cette popularisation. Selon moi donc ce n’est pas forcément un désamour de la critique et de la presse mais aussi une volonté de ne pas être trop médiatisé. »

Mais il suffit de regarder la place qu’occupent la techno et la house dans les principaux magazines qui traitent de musiques électroniques en France, Trax et Tsugi – sans parler des internationaux XLR8R, Resident Advisor, Mixmag ou Electronic Beats. Et nous ne sommes pas, nous-mêmes chez Sourdoreille, à sortir du lot. Du côté de l’EDM chez DJ Mag, on parle des artistes qui finissent tout en haut des tops Beatport, ceux qui sont programmés à l’Ultra Music Festival, et les pontes de la tech house, de la dubstep, de l’electro house ou de l’EDM trance – cette partie brillante de la trance. Rien sur la psytrance ni sur la trance goa à part quelques exceptions ayant fait leurs preuves vis-à-vis du grand public : Hadra, Boom, Vini Vici, c’est tout ? Pour Gauthier, le mot « désamour » reste un peu fort, mais ne peut qu’aller dans ce sens : « La trance est moins médiatisée que la techno. La techno s’est popularisée grâce a des gens comme Laurent Garnier – qui a obtenu une Victoire de la Musique. La trance reste une niche a l’heure actuelle et est moins présente dans la société. » Aussi, dans les festivals généralistes – jusqu’aux Charrues et aux Eurockéennes – vous remarquerez qu’il n’est pas rare de voir les noms de Nina Kraviz, Helena Hauff, The Black Madonna s’y glisser. La trance s’y fait complètement inexistante. Normal : Kraviz ramène la moitié de la foule. Roméo Elvis l’autre.

L’équipe d’Hadra nous éclaire sur ce point : « Effectivement, c’est un constat que nous partageons avec regret. Même si nous bénéficions aujourd’hui d’un bon relais médiatique autour de nos événements, il est triste de constater que nous n’avons jamais l’occasion de rentrer dans le “vif” du sujet. Les médias, en abordant le festival, vulgarisent en deux trois lignes ce qu’est la psychédélique trance mais ils ne s’intéressent jamais vraiment à la scène elle-même. Il n’y a que très peu de contenus qui ont été produits autour de la scène psytrance : c’est vraiment dommage sachant que ce courant a bientôt 30 ans d’existence. » De plus, le Hadra ou le Boom sont des festivals dont l’essence même est militante. De son côté, des projets tels qu’Underground Resistance ne sont plus légion dans la techno.

Il y a donc tout à faire. A vous les documentaristes.

Alternative Stage - Koukiks

Hadra © Koukiks

Uplifting trance = the devil is in the detail

« En 1994, le premier mix goatrance se diffuse sur les ondes de la BBC Radio 1 lors de l’émission Essential Mix. De 1996 à 1997, le mouvement est à son apogée et les médias relaient l’ampleur du phénomène. Les premiers DJ’s stars font leur apparition. Seulement, en Europe, l’effet de mode fut de courte durée : à la fin des années 90, les ventes s’effondrent brutalement et la disparition du distributeur Flying entraînera dans sa chute plusieurs artistes et labels anglais. La presse spécialisée, notamment en France, pointe du doigt une impasse : la goatrance n’a plus de potentiel d’évolution et devient donc sans intérêt. La mort du genre sera « officiellement » annoncée par Tsuyoshi Suzuki sur sa compilation Let it RIP. » Hadra speaking.

Et pourtant.

A force de bosser sur cette enquête, une question me revient souvent. Dans les années 2000, avec les Armin Van Buuren, Tiësto ou Paul Van Dyk… la trance a ensuite un succès mondial, avec ses superstars millionnaires. Est-ce que cette soudaine méga-popularité, ayant succédé à une culture de niche, n’aurait pas également participé à ce désamour des critiques ? L’effet starification rapide, c’est bien pour l’industrie et la tévé, moins pour les passionnés de musique de tous horizons.

Ce serait sans compter qu’il y ait une énorme différence entre la trance défendue à Paco Tyson ou au Boom de celle du Tomorrowland. Une interrogation qui nous vaut un point de vue historique d’Hadra pas piqué des hannetons : « Cela va permettre d’aborder un point non négligeable au sujet de la scène : il faut faire très attention à la distinction entre les deux scènes que sont celles de la psychedelic trance et de l’uplifting trance. Ce sont des scènes assez distinctes qu’on pourrait différencier grossièrement entre la scène “EDM” de la trance et la scène “underground”. Que ce soit le style de musique, les artistes, les labels, les événements et festivals, rien ne les relie vraiment… » Trêve d’ignorance, messieurs, dames. Van Buuren, Tiësto, Van Dick, Ferry Corsten ne sont pas de ce monde, ils sont tout là-haut, dans leur tour d’Isengard, à se palucher devant les millions, grâce à des morceaux composés pour et par des publicitaires, ou des directeurs artistiques de casinos. Au choix. Ils n’ont que faire de ce fourmillement ici-bas. « Ce sont des artistes bien plus “superstars” que nos meilleurs headliners (Astrix, Ace Ventura, Ajja, Avalon, etcetera). »

On pourrait d’ailleurs citer l’unique contre-exemple de la scène psytrance : Vini Vici. Cas particulier, le duo a eu l’heureuse surprise de voir son remix de « Free Tibet » composé par Hilight Tribe monter au top 3 des charts Beatport : « C’est la première fois que l’on assiste à cela et c’est un grand bond en avant pour la scène psytrance. Depuis Vini Vici se produit sur des événements tels que Tomorrowland ou A State of Trance » bref, les événements bien EDM comme il faut. « Cette simple transition dans cette nouvelle scène, continue la team Hadra, s’est accompagnée d’une forte augmentation du cachet de Vini Vici : entre 2016 et 2018, leur cachet a été multiplié par 10 ! C’est drôle car dans son article, Trax conclut par : “ La psytrance commencerait-elle à trouver sa place dans les charts aux côtés de l’EDM, de la house et de la techno ?” Finalement, cette ascension fulgurante n’aura pas été si bénéfique à la scène psytrance puisque Vini Vici est en plein transit vers la scène EDM. »

Question scénographie, c’est pourtant bien chez les artisans coloristes de la teuf que les géants du marketing sont allés chercher leur modèle : « Tu vois aujourd’hui l’importance qu’ont pris la décoration et la scénographie dans des festivals comme Tomorrowland ou Electric Daisy Carnival ? nous demande l’équipe du Boom. Tout ça est un héritage de la psytrance. A l’époque, dans les teufs techno, tu te trouvais dans des hangars sans lumière avec des strobes. Et soudain, il y a eu un tout nouveau monde esthétique qu’ils ont commencé à intégrer. »

Mainstage - Koukiks

Hadra © Koukiks

III – ET MAINTENANT ?

Bon, il va falloir encore beaucoup de pédagogie, et parler de cette belle culture, vous ne trouvez pas ? Il reste à faire. Raconter les années 90, l’Angleterre, les labels The Infinity Project (lancé par Ronald Rothfield, alias Raja Ram et Graham Wood) et Dragonfly Records (fondé par Martin Glover alias Youth, bassiste de Kiling Joke). Raconter 1992, Ben Watkins et Johann Bley, « les premiers expérimentateurs de la musique électronique. » Raconter le premier hit dans les charts UK : « Jungle High ». Raconter 1994, l’album Transmissions de Juno Reactor, véritable « manifeste de la goatrance » foi de Hadra. Raconter la France, 1995, et le lancement du label goatrance/acidhouse Distance, fondé par Jean Karakos. Raconter les compilations Distance to Goa. Raconter « le plus grand succès commercial » avec l’album Twisted d’Hallucinogen, écoulé à environ 85.000 exemplaires. Transmettre la joie et la beauté des rassemblements trance. Prendre le temps de raconter, enfin, une histoire de la musique, tout simplement.

Si l’on en croit Cyrielle, le mouvement a ses raisons que l’Etat ne connaît pas. Et ne connaîtra jamais : « La trance a un côté communautaire très important, avec le sentiment d’être initié, de détenir un secret et des clés de perception (le LSD ?) que les autres n’ont pas. Je l’ai beaucoup perçu en France, ce qui va dans le sens de ce côté non populaire mais volontairement choisi. Par ailleurs, les fêtes sont souvent en extérieur sur plusieurs jours. Même les fêtes en salle finissent toujours le lendemain midi : cela n’aide pas à leur généralisation : les autorités les voient d’un très mauvais œil… » Elles auraient donc vocation à continuer à le voir sous cet œil. Elle ajoute qu’il faut « sortir du cadre français de la trance. Beaucoup de tranceux se considèrent comme des travellers et parcourent le monde de festival en festival. » Les géants Boom, Ozora ou encore Universo Parallelo sont les noyaux d’un système festif sans frontières, unis dans l’adversité.

Le Boom ne semble au contraire pas se soucier le moins du monde de ces considérations : « Le plus important, c’est que plus personne ne s’intéresse vraiment à l’avis des médias mainstream. Ils consomment le poison qu’ils créent eux-mêmes, à travers le sensationnalisme. Ils oublient d’éduquer les gens. Aujourd’hui avec les fake news et les réseaux sociaux, ces médias ne contrôlent plus rien du tout. La plupart des gens qui sont dans la musique électronique ou dans la psytrance méprisent ces médias traditionnels parce qu’ils ne se sont jamais attardés sur ce mouvement. » Pour l’équipe de l’événement portugais, il vaut mieux nous concentrer sur ce qui nous rassemble, et répéter encore et encore les bienfaits de la rave : « Ce sur quoi il faut nous attarder, c’est comment peut-on utiliser les nouveaux médias pour propager la dimension positive de l’inclusion, du vivre-ensemble, de l’attention portée aux autres, pour montrer comment ce genre de rassemblements transforment les comportements des gens pour le meilleur et non pour le pire. »

Pour Gauthier, l’opinion est déjà en train de changer de bord : « Les publics se croisent et se mélangent de plus en plus. Les médias et les pouvoirs publics s’en rendent compte. Il y a 2 ans, nous faisions partie, avec certains d’autres sound systems de la région, de l’organisation d’une « manifestive » à Nantes. Nous avons défilé dans tout Nantes pour montrer aux autres que nous existions et que nous voulions arrêter cette répression des pouvoirs publics. Le gouvernement Macron est passé au pouvoir et nous a reçu tout de suite pour en parler. » De là à y voir des résultats concrets, il y a un monde, mais c’est un début pour le Nantais. Selon lui, si les pouvoirs publics en parlent, les médias suivront. Bizarroïde monde dans lequel les médias mainstream ne se conjuguent jamais avec la prescription. De son côté, Hadra prône plutôt le changement au sein même du mouvement. Un mouvement bien différent d’il y a 20 ans : « Aujourd’hui, bien que différentes, coexistent différentes générations d’auditeurs et d’acteurs de la scène : parmi les organisateurs, certains ont choisis de rester dans l’underground, d’autres ont pris le chemin de l’institutionnalisation. Peu à peu, au fil des ans, les a priori tombent pour beaucoup d’individus : il suffit juste d’être un peu curieux et d’oser venir voir pour déconstruire peu à peu ces préjugés. »

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Hadra © Koukiks

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Hattman 09.02.2021

Forum vu par hasard. Pas de long débat. Juste quelques précisions et confirmations à ce qui a été déjà dit plus haut. La Trance est née en Allemagne. La Psy où Goa Psy en Inde et ( importée ) en Israël

Deux mondes, deux styles, deux publics.
Dans une soirée Trance, on peut généralement entendre 5% de Psytrance
Dans une soirée Psytrance, on peut entendre 0% de Trance
Les Psytranceurs sont très fermés et critiqueurs vis à vis des tranceurs. L’inverse est rare

Deux ambiances : je vais donner des noms de Trance Évents et à chacun de comparer avec des Teuf de Psy : À State Of Trance, Luminosity Beach Festival, Transmission

La trance qu’on connaît ( ou que les français connaissent ) en France est la Psytrance. Pour les français, la Trance, c’est la Psytrance. Car beaucoup de soirée Underground en effet.
Les soirées trance existent belle et bien depuis une dizaine d’année. Durant lesquelles se produisent de Trance DJs de renommé mondial DANS LE CERCLE DE LA TRANCE, non pas de la Psytrance. Je tiens à préciser.

Lorsqu’on parle de Teuf, boue, roots, hippies etc, il s’agit bien de la ( des fans ) de Psytrance, non pas de Trance.
Et c’est généralement cette image qui « pollue » l’image de la Psytrance en France.

Biz

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Bibz 21.12.2020

Article correct dans l’ensemble mais trop de raccourcis malheureusement. Pour suivre la scène trance plus mainstream et la scène psy depuis environ 15 ans c’est complètement faux d’opposer la scène Psy et la scène Uplift comme étant l’underground vs le commercial.

Avant les années 2000 la trance qui existait an Allemagne ou aux UK dès le début des années 90 était loin d’être commerciale et pourtant on ne peut pas dire que c’était de la psy, écoutez donc des artistes comme Art of Trance ou Union Jack pour citer les plus connus, et ensuite creuser vers toute cette vague trance/progressive des années 90.
Effectivement aux début des années 2000, alors que le Hardcore mourrait aux Pays-Bas, la Trance uplift connaissait son envol avec des artistes comme AvB, Ferry Corsten et Tiësto. Si on peut trouver leur son plus commercial que la psytrance c’est aussi un raccourci de dire que c’est que commercial. A cette époque ils ne jouaient pas que des hits commerciaux.
Idem ce passage : « Van Buuren, Tiësto, Van Dick, Ferry Corsten ne sont pas de ce monde, ils sont tout là-haut, dans leur tour d’Isengard, à se palucher devant les millions, grâce à des morceaux composés pour et par des publicitaires, ou des directeurs artistiques de casinos. » Si c’est devenu le cas de Tiësto qui n’est même plus dans la scène Trance depuis une dizaine d’années et que les autres font effectivement de la trance ultra commerciale de nos jours, c’est mal connaitre le monstre de studio qu’était Ferry Corsten aux alentours des années 2000. Le mec était tellement productif qu’il sortait sous un tas d’alias pour pas tout sortir sous son nom.

En contre partie, si la scène psy en France est effectivement plus underground ce n’est pas forcément le cas partout. En Israël ou au Brésil, la psytrance c’est l’EDM locale, c’est ultra commerciale et tout le monde va en festival psytrance. Quant aux artistes effectivement on n’est pas sur le même niveau que les Tiesto et compagnie mais prenez un mec comme Astrix, c’est une cash machine de ouf et on n’est loin du hippy qui veut sauver le monde.

Il y a tout une scène underground en trance hors psy qui flirte avec la progressive et qui est moins connue, idem en psy il y a plein de nouveautés qui sortent du classique  » bass full-on et mantra chanté dans le break », il faut chercher c’est tout ;)

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Romain 21.12.2020

Merci pour cet éclairage bienvenu !

Futureverse 07.05.2019

Tient!! Jeff Mills (techno), à Ozora cette année ^^

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Widukind 11.01.2019

Concernant la scène « upliftting trance », c’est vraiment simplifier de dire qu’elle se limite à des artistes comme AVB & cie: Paul Van Dyk a eu une importance non négligeable dans l’essort de la Trance début 90’s, je pense au label MFS par exemple. Même Van Buuren a joué de très bonnes choses (certainement plus originales que beaucoup de productions de psytrance au final) au début de sa carrière…Notamment un tas d’artistes underground du côté « non psy » de la trance – à vrai dire cette face est vraiment quasi inconnue en France – et ce n’est pas des orgas comme « Trance in France » qui vont y remédier, ils ne font que surfer sur la vague commerciale qui a détruit cette scène ( probablement à considérer comme définitivement morte) – et ouais: il n’y a pas que dans la psytrance que des choses underground et de qualité sont produites. Même dans l’uplifting…Je peux comprendre que cela puisse choquer les représentants de la scène psy qui peuvent être sectaires, on est effectivement loin du cliché teufeur jah jah qui veut sauver le monde en par exemple se défonçant sur un dancefloor psy, s’achetant une bonne conscience en adhérant à l’imagerie d’un tiers-mondisme périmé et tout en contribuant au consumérisme. On peut considérer que le côté rebutant de la psytrance vient de cette maudite ligne de basse omniprésente à 90%…Et d’une certaine standardisation des sons utilisés…De quoi rapidement saouler…Il y a actuellement et au final peu de sorties intéressantes dans ce style, qui peut aussi être à son échelle une sacrée machine à fric…Il n’y a qu’à jeter un coup d’œil à certains festivals et soirées ici et dans le monde…

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Pie 28.11.2019

Je sous d’accord avec toi, widukind. La psytrance n’a pas réussi à sortir de son carcan sonore et cela donne une perception continuelle de son plutôt agressif à force d’écouter un set. De plus la communauté psy est plutôt sectaire j’en ai bien l’impression alors que du coté uplifting c’est assez ouvert. On ne peut pas reprocher à un style d’être en perpétuelle recherche sur elle même tout en gardant une base qui l’identifie (la mélodie et le bpm pour l’uplifting). Cette réflexion est la même pour l’image donné entre la psy et l’uplifting. Entièrement d’accord aussi sur le coté underground de l’uplifting qui existe comme il existe toujours en techno ou house. Je pense que c’est un débat très français. Quand on parle de Trance en France les gens pensent à goa ou psy avec des teufeurs anti société la ou on on voit à l’étrangers des gens qui s’amusent au son de mélodie et de show lazer avec des djs qui ont pris leurs marques dans l’univers de la musique electronique (Above and Beyound, Lutrell, Arty, giuseppe ottaviani, Ilan Bluestone etc). D’ailleurs il est très difficile de trouver en France des soirée ou des vinyles de Trance uplifting ou progressive, ce qui est plutôt agaçant car il n’y a qu’a l’étranger ou je puisse trouver cela (Angleterre, Allemagne, Hollande et pays de l’Est).

Guillaume 30.12.2018

Hello :-) j’ai trouvé une faute dans l’article : « J’ai commencé à mixer très jeunes » . La BiZH

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Romain 31.12.2018

Bien vu, merci.

Solveig 29.12.2018

Juste un comm’ pour dire que j’atterris ici parce qu’un ami a mis un lien sur l’article… Du coup 2 ou 3 chose à vous dire !
La mise en page déchire! C’est trop beau ! c’est sobre, c’est efficace, c’est beau !
L’article est top. Le contenu n’est pas cliché.
Alors voilà, merci pour cette belle publication

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Romain 31.12.2018

Oh merci, ça fait plaisir.

Lucky 29.12.2018

Waow alors il y a beaucoup de choses vrais dans cette article mais certaines choses importantes ne sont pas précisés,comme le fait que la trance est née en Allemagne,c’est la goa(puis psytrance) qui est née en Inde ! Et malheureusement la trance est devenue bankable aujourd’hui c’est indéniable ! Ensuite le comparatif techno/trance n’a pas lieu d’être,si vous pensez que les organisateurs ne veulent pas les mélangés bah vous allez dans les mauvaises soirée ! Franchement j’ai pas réussi a finir l’article,trop d’idée reçu sur « le milieu trance » ou « le milieu techno » ce sont même souvent les tranceux qui se catégorise eux mèmes ! Je sais de quoi je parle je pratique les soirées trance ET techno depuis des années. L’éthique du milieu trance est aussi paradoxale,donc dire que la techno se médiatise plus c’est faux.C’est juste que le milieu trance a du mal a évoluer car dans notre monde actuelle pour avancer il faut investir,et quand il s’agit d’argent le tranceux deviens frileux,le milieu ne veut pas se monétisé mais pour évoluer faut bien parler argent.Et puis faites attention aujourd’hui il existe de plus en plus de soirées trance ou on nous prend pour des vaches a laits(comme certaines soirées techno!) avec des artistes dont la mentalité se rapproche des mainstream de la musique electro,désolé mais vini vici et guetta c’est la même chose,zéro originalité,zéro saveurs,mais ça se dis du milieu trance ! bref la trance n’est pas née en Inde voila surtout le message que je voulais faire passer car beaucoup de medias se trompent a ce sujet !

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Romain 31.12.2018

C’est en effet vrai pour la naissance à Goa. J’ai insisté sur ce point sans dire que c’est là qu’elle avait été créée, et ai omis de parler du début en Allemagne pour aller vite.

Sur le point de la techno/trance, il y a souvent un malentendu de définition du mot techno, selon qu’on soit un adepte des clubs, ou plutôt des raves. Dans cet article, j’oppose à la trance (en caricaturant) le mot « techno » comme il est coutume d’en parler dans les médias musicaux principaux, la techno qui est programmée aux Nuits Sonores, à Astropolis, à Peacock Society, au Rex, au Sucre, à l’IBOAT, moins l’acid techno qui est restée dans les frees ou les clubs plus underground. Et je te reconfirmes qu’il y a une différence de traitement médiatique / politique de cette techno-là comparé à la trance.

Widukind 11.01.2019

100% d’accord avec toi. C’est ce tas d’idées reçues sur les milieux trance et techno qui m’énerve le plus dans cet article…Comme si il y avait les bons (les gentils hippies de la psytrance) et les mauvais (les vilains commerciaux de la scène trance et les hipsters de la techno). Faudrait se renseigner un minimum avant d’écrire des énormités. Et même si la trance psychédélique est née en Inde, elle restait produite par des occidentaux, et on y jouait quasi les mêmes choses fin 80’s/début 90’s que dans les clubs européens…Soit le son proto/ acid/ techno/rave issu de la coldwave, de l’industriel dansant style EBM et New Beat…

psytgc 27.12.2018

^tres bon article; pour ce qui est du tarif je pense que ces festivals ne sont pas plus cher que les autres.
question musique en effet ca tourne en rond mais toutes les musiques electro en sont la! le son est de plus en plus « propre » et bien produit.
Du point de vu esthetique je dirait que c est la marque de fabrique mais sans obligation pour autant.

pour ce qui est des tetes d affiche en effet les astrix infected mushroom et autre ont vendu leur ame a l edm mais la scene psytrance est pleine de ressource sur le monde entier; je vous conseil ovnimoon ou emantra

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Nico 27.12.2018

Trop chouette comme article !
Mais il est vrai que c’est très compliqué de trouvé des festivals abordables ou des teufs de trans ! Parce nos amis Ozora, Hadra, Boom et cie restent tout de même élitistes ! Déjà que faire un festival ça coute cher de base, mais quand on voit le prix de billet affiché en plus de ce qui se fait sur place et des dépenses additionnelles, euh, ça devient inaccessible..!
Enfin bon, moi j’aime quand même vachement bien ce style quand même !

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Joseph 27.12.2018

Bon article ! Il est vrai que je ne connais pas assez en profondeur la culture psychedelic, j’avais 9 ans lorsque j’ai écouté mon premier son psytrance. Alors oui c’est ouvert à tout le monde mais pas tant que ça nn plus ! Les festivals sont de plus en plus cher (sur place que le billet lui même). C’est assez sectaire aussi bien que je comprends tout à fait l’envie de ne pas être amalgamé par un public EDM. Mais sachez que pour un tranceux comme moi qui se retrouve dans un univers kitch-moyenâgeus qui n’evolue pas depuis des années, comme si le public était resté bloqué dans le temps, ça me désole. On peut être moderne & vivre dans cette air technologique en respectant la nature, les autres et soi même sans pour autant subir toujours l’attiraille babos, chevreuils et peace-on-est-tous-contents-on-est-defoncés. ras le bol d´etre en permanence associé à cet univers là… et malheureusement aussi les Ace Ventura, Avalon, Astrix font clairement partis de la culture EDM psytrance aujourdhui et selon moi n’attire qu´un public ne s´interressant ni a la culture profonde psychedelic ni a ses valeurs.. Leurs présences en festivals revient a placer un David Guetta dans un Tommorowland. et je comprends aussi cette volonté de la part des organisateurs. Cependant c´est difficile de vouloir être peu accessible tour en voulant plus de mise en lumière.

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Momo 27.12.2018

Tres bon article. Par contre :  » la trance est un des courants electro ratissant le plus de categories sociales », la grosse blague. Vu le prix des festoches c’est loin d’etre accessibles a tous. Je suis a fond avec le mouvement tant au niveau artistique que des valeurs vehiculees mais ca reste reserve a une poignee de privilegie qui peuvent claquer l’equivalent d’un mois de salaire local voir plus en une semaine (j’attaque pas, j’en suis, j’ai festoye tout autour du monde, mais de plus en plus de mal avec ca). Et les festivaliers ne se posent que tres peu cette question, ya qu’a voir les tunes qui sont claquees dans l’apparat du tranceux! A quand des free party trance?!

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Albert 27.12.2018

Tout à fait d’accord.

Mangott 27.12.2018

Faut que tu aille au Maroc mec ! Ils en font pleins la bas, sinon pas si loin dans le sud ouest de la france ta des collectifs qui pausent Trance en free ! :)

Anouk 28.12.2018

Je suis très moyennement d’accord… Car heureusement il existe le bénévolat !

Widukind 11.01.2019

Tout à fait, çà s’adresse quand même à un public un minimum friqué, petit-bourgeois voire plus. PAs trop de prolo quoi.
Les free parties trance çà a existé et peut-être que cela existe encore, j’ai déserté la scène free à cause du hardcore redondant. On peut cependant comprendre de ce fait que les membres de celles-ci perçoivent assez mal la scène psy…Même si les petits-bourgeois ne sont pas rares chez les premiers. ^^

Katie 12.02.2020

Mdrrrr des teuf trance y’en a partout en France depuis plus de dix ans mec

Boidron Geoffrey 27.12.2018

Merci cet article! J’aime la trance depuis maintenant 5ans, j’espère et je pence que je danserai encore à 50-60ans ect…

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Ciol 27.12.2018

Bel article, je crois surtout que le problème vient du style lui même qui tourne en rond depuis longtemps ??

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Widukind 11.01.2019

Bien vu! :D A ce point-là, ce n’est même plus se mordre la queue…Quand je pense qu’on nous refourgue encore la vieille fullon bien surannée…

Flaurent 21.12.2018

Bah la trance je l’écoute toujours c’est un goût spéciale, donc vous ratez vos vies à dire que c’est la m**de ^^

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