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Jack Garatt : « il fallait que je trouve un truc à faire de mes mains »

Avant l’interview, Jack Garatt avait tout l’air d’un gars calme et détendu. Mais dès la première question, c’est l’avalanche. Le multi-instrumentiste anglais aux 200 idées/seconde pourrait facilement vous parler des heures de ses instruments de musique. On lui apportera un café qu’il ne prendra évidemment pas le temps de boire tant il parle avec entrain. Extrait d’un fan de l’élégance, aux détours de la pop, du R’n’B et de la soul.

Sur le site du festival Eurosonic, c’est écrit « musique alternative », ils se sont pas foulés.

Si je devais me considérer comme un artiste de soul ou de R’n’B, j’en serais incapable car mon projet évolue sans cesse. Et c’est au public de dire ce qu’il en pense. Donc, oui, c’est une belle expression fourre-tout. Elle sous-entend que c’est un mix de plein de styles différents. Mais je m’en fiche un peu.

Quelle est ta façon de procéder pour composer ?

Je commence toujours à créer la musique en premier, à partir d’un beat, les paroles ensuite. J’ai grandi en écoutant Stevie Wonder et ça a été une bonne école pour la musique que je fais aujourd’hui. Je pense que Stevie Wonder pose aussi ses paroles sur sa musique. Cette façon de faire me colle à la peau. Tout part d’un beat mais je ne sais jamais ce que ça donnera à la fin. Je commence avec mon ordi, que je trimbale toujours avec moi, à chercher des sons. Ensuite, je rentre chez moi avec des sons de piano pour avoir des sons plus organiques. Ou à la guitare. Oui, je joue aussi de la guitare. Mon rêve est d’avoir un studio avec tous mes instruments, déjà en place, où je n’aurais plus qu’à jouer. Être là, seul avec tous mes instruments autour de moi… Avoir ma batterie aussi. Je joue aussi de la batterie depuis que je suis petit.

Du piano, le beatmaking, la guitare, la batterie, tu es multi-instrumentiste jusqu’à quel point ?

Je fais aussi du trombone. Quand j’étais petit, il fallait que je trouve un truc à faire de mes mains. Aujourd’hui, je me rends compte de cette chance, comme écrire mes partitions tout seul. Les partitions de trombone apprises dans une fanfare, les partitions de guitare dans un groupe de blues, les parties de batterie car je prenais des cours quand j’avais neuf ans… La batterie, j’ai appris avec un clavier. Donc aujourd’hui, si je n’ai pas de vraie batterie sous la main, je peux facilement faire un son avec mon ordinateur. Tout ce que j’ai fait dans ma vie je peux enfin le rassembler, et le disséminer dans ma musique. C’est amusant de se dire que tout part des ordinateurs désormais.

Quel nouvel instrument aimerais-tu maîtriser ?

J’ai toujours été fasciné par le sitar [c’est cela / NDLR]. Aussi bien par le son que par la technique. J’ai toujours voulu jouer du soubassophone [ça ressemble à ça / NDLR]. Ce truc super massif qui est enroulé autour de toi. C’est toujours ce que je regarde le plus dans les fanfares. Le soubassophoniste remplace le bassiste, et le mec fait tout avec son souffle, c’est complètement fou. Après j’aimerais bien jouer de tous les instruments.

Ce soir, tu vas donc jouer en live en solo. Comment te prépares-tu pour un concert ?

Ça fait un moment que je n’ai pas fait de concert seul, peut-être deux ou trois mois. J’ai beaucoup tourné avec un autre groupe, mais sous le nom de Jack Garratt ça fait un bail. Donc je suis très nerveux, je suis toujours nerveux. Je pense que si tu n’as pas le trac avant un concert c’est que tu ne fais pas ça pour de bonnes raisons. Je suis seul sur scène pendant quarante-cinq minutes, donc je ne peux pas me planter.

Crédit photo – Daniel Alexander Harris

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