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Du nouveau sur le sort réservé à La Miroiterie

La Miroiterie, nichée en haut de la rue de Ménilmontant, a contribué pendant quinze ans à dynamiser un quartier alors peu vivant. Nombreux sont les gens du 20ème arrondissement de Paris regrettant sa fermeture ayant découlé sur un projet de construction lucratif qui n’est pas au goût de tout le monde.

C’était en 2014, le 20 avril. Un mur s’est effondré lors d’un concert causant deux blessés. Police et pompiers au milieu des débris. C’est ainsi que s’est achevée l’histoire de La Miroiterie, un squat juché en haut de la longue pente de la rue de Ménilmontant. Une histoire d’infiltration d’eau ? Peut-être les racines d’un arbre qui poussait le mur ? Ça n’avait surpris personne en tout cas. Certains disaient que ça tombait en ruine, d’autres qu’il fallait bien que ça finisse par arriver.

Depuis 1999, des habitants avaient investi le lieu, le faisant vivre à coup d’expositions et de soirées nombreuses. 5 concerts par semaine pour un prix modique et une programmation aussi locale qu’internationale et éclectique. Ces murs bariolés, peinturlurés à l’extérieur comme à l’intérieur, personne ne les a revus depuis, le lieu laissé en friche. Depuis 2009 (date du rachat des lieux par un promoteur) déjà, les menaces planaient sur la tête des miroitiers. Expulsion, fermeture, projet immobilier lucratif… La lutte durait depuis plusieurs années, les pétitions ont proliféré.

Des témoignages, difficile de ne pas retenir l’insalubrité, l’odeur prégnante de sueur et de bière, le manque de lumière, le système son grésillant. Pourtant tous tombent d’accord : ce qu’il s’y passait était unique. Assis dans la petite cour aux murs colorés, les gens ne pouvaient que se laisser charmer. Une sorte de magie, semblerait-il. La convivialité, l’authenticité et les verres de vin à 2 euros, les canapés déchirés et la végétation. Un public hétérogène. Cette scène underground historique continue d’enchanter les souvenirs de certains tandis qu’elle est regrettée par l’équipe de La Miroiterie laissée sans logements.

Depuis, en 2016 est apparue l’idée d’une réhabilitation du 88 rue de Ménilmontant. La mairie du 20ème parlait de transformer la Miroiterie en quelques logements étudiants gérés par le CROUS de Paris. Puis les rumeurs selon lesquelles la Bellevilloise reprendrait le lieu courraient. Il est maintenant question d’un sauna, de bureaux, d’ateliers et boutiques, d’une salle de concert, d’enregistrement et de production. A dix mille lieux de l’esprit punk et associatif de l’ancien espace. Malgré une querelle entre habitants du quartier et la mairie, il n’y aura pas de marche arrière : la démolition des bâtiments historiques s’étendront jusqu’en mai. Il faudra attendre trois ans pour voir le projet final aboutir. Plus qu’à attendre.

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