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Balthazar et la révolution des rats

« Rats », nouvel album de Balthazar, est si désabusé qu’il paraitra nonchalant aux yeux de certains. Après tout, il est empreint d’une telle retenue qu’on ne pourra pas les contredire. Même si, au fond, on pense précisément tout le contraire.

A l’évidence, les Belges de Balthazar n’oublient jamais une chose : le chef d’œuvre « Ideal Crash » de dEUS reste à ce jour l’album majeur d’une certaine idée de la pop : mélancolique et cérébrale. Un pop si brillante et sophistiquée qu’elle s’acoquine volontiers de cordes et de cuivres, mais qui n’oublie jamais de revenir à l’essentiel. Parce que mythe de la pop song parfaite est décidément tenace, les têtes pensantes Maarten Devoldere et Jinte Deprez ont rapidement fait le deuil de leur folie des grandeurs pour se concentrer sur ce qu’ils avaient réellement à dire.

Au moment de sortir « Applause » en 2010, les idoles dEUS leur proposent alors de devenir leurs compagnons de tournée. Le genre de proposition qu’on ne refuse pas, même si les corps s’abîment et qu’il faut brûler chaque date par les deux bouts.

Après ce premier album à l’urgence assumée, Balthazar a sévèrement mis le pied sur le frein pour mieux contempler le paysage. Ralentir la cadence, et même dévier sa route, est un pari toujours osé. Comme leurs illustres ainés venus d’Anvers, ils déposent ici les quelques armes du début et convoquent les jeunes esprits de Beirut et Alex Turner version Last Shadow Puppets, pourtant mêmes pas trentenaires mais dont la musique laisse décidément déjà une sacrée trace.

Mais si la mélancolie rattrape tôt ou tard tous les groupes de pop, comment évoquer le spleen sans tomber dans la fadeur ? Une équation difficile à résoudre et sur laquelle la plupart des groupes moyens se pètent les dents. Mais Balthazar n’est pas un groupe moyen. Cela nous avait sauté aux yeux en découvrant « Applause » sur le tard, mais surtout en les voyant trois fois sur scène dans la foulée. Avec « Rats », Balthazar semble avoir voulu composer ce fameux disque qui ne vieillirait jamais. Ultime privilège du genre.

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