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The Brian Jonestown Massacre : le virage pop

Après 25 ans de carrière, soit pas moins de 13 albums au compteur,et tout un mythe autour de son fiévreux leader, The Brian Jonestown Massacre est de retour avec un nouvel opus, intitulé « Revelation ». Ce dernier fait figure de véritable tournant pop sur fond psychédélique, et confirme la relative sérénité qui guide désormais le tempétueux anti-héros du film DIG!. Analyse d’une révélation ponctuée de nos échanges avec monsieur Anton Newcombe.

S’il est une particularité du Brian Jonestown Massacre, c’est sa faculté à se renouveler à chaque album en explorant de nouveaux styles musicaux. Avec « Revelation », son réputé leader Anton Newcombe nous propose une série de morceaux qui s’avère être plus classique et accessible qu’à l’accoutumée. En témoigne, par exemple, le très expérimental « Who Killed Sgt. Pepper? », sorti en 2010. Dans ce nouvel album, le morceau What you isn’t illustre ainsi parfaitement le virage pop entrepris depuis deux ans par Newcombe. Le goût connu des gars de San Francisco pour les ambiances hypnotiques trouve ensuite son exutoire dans le titre Second Sighting avec une flûte mystérieuse en guest star. C’est un exemple parmi d’autres du talent du boss pour jouer n’importe quel instrument sorti d’on ne sait où et dont il ne se souvient parfois même plus du nom.

« Revelation » tient sa différence de ses treize prédécesseurs par son tempo plus lent, provocateur d’ambiances enveloppantes comme dans la mélodieuse ballade folk Food for Clouds et ses cuivres entêtants, ou encore dans Nightbird. Virage pop pour la bande de Newcombe. Voici l’album en écoute intégrale.

Mais, parfois, on se demande où est passée la ferveur du Brian Jonestown Massacre. On cherche pour finalement la retrouver dans le titre Unknown et ses guitares qu’on avait déjà rencontrées dans les précédents disques du groupe. Memorymix, à la structure plus expérimentale, vient chambouler cette ambiance gentillette d’un opus un peu sage. La tempête qui agissait Anton s’est calmée, laissant place à la quiétude et à la lucidité. Le grand monsieur est cependant persuadé que l’esprit de Brian Jonestown Massacre reste intact : « Je suis toujours le même, bien que j’ai grandi, je reste libre », nous confie-t-il. L’exilé à Berlin poursuit : « je passe beaucoup de temps seul, isolé dans mes pensées, et je pense que c’est ce qui est le mieux pour moi ». Soulagé de ses maux qui l’ont tourmenté de nombreuses années, Anton reste cependant celui qui, à l’écart de tout, fait ce qu’il veut, où il veut et selon ses propres directives, son instinct étant son seul gouvernail.

Face au retour massif du psychédélisme dans le paysage musical avec des groupes tels The Soft Moon ou Wall Of Death (ces derniers assuraient d’ailleurs la première partie du groupe sur quelques dates françaises), Anton se sent plus ou moins concerné : « je suis tellement occupé avec mon travail… A vrai dire ça me rend heureux pour tout le monde et puis c’est bon pour la musique mais je ne peux pas m’y mettre à fond, dit-il. Je respecte les Black Angels pour leur festival [le Austin Pysch Fest, le plus gros festival de musique psychédélique du monde / NDLR] ainsi que pour leur label. C’est à nous d’aider les petits groupes à grandir ». Le bonhomme a en effet créé il y a quelques années son propre label, A Records. Y figurent notamment les sorties du Brian Jonestown Massacre bien sûr, mais aussi d’autres groupes comme Dirty Beaches ou The KVB.

Jamais à court de projets, le leader du band s’est dernièrement lancé dans la création de la bande originale d’un film, Moon Dogs. « C’est le premier film pour lequel je vais créer toute la musique, en partant de zéro, pas comme ces conneries d’Hollywood où ils prennent des chansons de Katy Perry pour les mettre dans un film. Ici c’est la vieille école, et je suis impatient de voir le résultat parce que c’était un de mes rêves de travailler en Europe pour faire ce genre de projet, raconte-il. Ce film parle d’un musicien dont je dois inventer la musique. J’ai l’intention de travailler en étroite collaboration avec [le réalisateur / NDLR] Philip John afin qu’il termine le projet avec exactement ce qu’il voulait ».

Pour ceux qui s’inquiétaient de la santé d’Anton Newcombe, il semblerait que tout aille pour le mieux. Son quatorzième album avec le Brian Jonestown Massacre tire son nom, selon ses dires, d’ «une révélation personnelle » dont il voudrait « présenter les idées telles qu’elles sont puis de laisser les gens décider de ce qu’elle signifie pour eux ». Pour vous faire une idée, vous savez ce qu’il vous reste à faire : écoutez, méditez.

Crédit photo de couverture : Angel Ceballos

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