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Terres du Son, retour sur trois claques

En Touraine aussi, le vin rouge est une institution. Majoritairement vinifiés avec du cépage Gamay, ces vins sont mélangés avec du Cabernet Franc, originaire de Bordeaux, et du Pinot Noir, originaire de Bourgogne. Un condensé de ce qui se fait de mieux, pensé pour plaire à tout le monde, en somme.  Et bien le festival Terres du Son (Monts, Tours – 37) c’est pareil. Le festival joue la carte de l’éclectisme en préparant une programmation ouverte à tous chaque année. On vous le conseille dans ce report.

Vendredi – Zoom sur EZ3kiel

Après avoir bien ri devant le one-man show de Woodkid – pourtant on connaît déjà, mais c’est comme Gad Elmaleh, à chaque fois on se fait avoir-, on fonce rectifier une erreur qu’on commet depuis fin 2012 : on se cale devant la scène Biloba pour une des dernières représentations du fascinant live « Extended » d’EZ3kiel, qu’on avait manqué jusque là donc. Sur scène, une formation exceptionnelle de quinze musiciens propose un show visuel et sonore entre la symphonie électro et le rock expérimental. Dynamisé par un ensemble de cuivres envoûtant, soutenu par un quatuor à cordes tout en lyrisme, et emmené par des percussions et machines en tous genres, le groupe livre un live hypnotique. Un univers onirique composé aussi d’instruments atypiques tels que le Séraphin, le Thérémine et la Scie musicale, aux sonorités limpides et aériennes.

Alors évidemment, on prend une énorme claque – un peu comme le « S&M » de Metallica. Entre les chevauchées fantastiques de l’orchestre, qui nous rappellent nos films préférés, on profite aussi d’intermèdes poétiques. Un solo de guitare électrique nous ouvre à la fragilité, façon Neil Young et sa BO du Dead Man de Jarmush.

Un des meilleurs moments du concert : le groupe reprend la célèbre « Danse des Chevaliers », tirée du Roméo et Juliette de Prokofiev. Les différents pupitres reprennent le thème, tour à tour, avant de conclure sur un tutti méchamment saturé. Jouissif.

Live du morceau Derrière L’Ecran d’EZ3kiel enregistré durant la tournée Extended en 2013

Samedi – Zoom sur David Krakauer

Ce samedi restera à jamais marqué par le sceau du groove. Le New-Yorkais David Krakaeur a serti notre soirée d’un diamant des plus purs. De formation classique et jazz, ce clarinettiste a rencontré la musique Klezmer et l’a adoptée. L’artiste s’appuie aujourd’hui sur trente ans de carrière riche en collaborations, qui lui ont permis de faire évoluer son Klezmer vers des horizons tout à fait nouveaux. Sa formation actuelle, Krakauer’s Ancestral Groove, est influencées par un demi siècle d’histoire musicale. A 21h, la scène Biloba n’est plus. On est à Woodstock, David et son guitariste envoient des solos les uns après les autres. On n’est vraiment pas loin de le voir brûler sa clarinette en un vibrant hommage à Hendrix. Avec le cœur, il discourt sur le mouvement hippie et les années 70. Les complaintes de la clarinette dictent la musique. On voyage en terre ashkénaze. Mais ce Klezmer ne s’arrête pas à une tradition musicale d’Europe de l’Est. On file à Brooklyn, dans les 70’s : le groupe se répands en un funk électro jazzy des plus dansants. On est à Montreux, David huile les clefs de sa clarinette et improvise des minutes entières dans un style contemporain des plus virtuoses.

Extrait d’un live du Krakauer’s Ancestral Groove à Jazz à Porquerolles, le 14 juillet 2014

Dimanche – Zoom sur Ken Boothe

Pour clore notre week-end, on a eu la chance d’assister au concert d’un artiste qu’on souhaitait voir depuis longtemps : Ken Boothe. Celui qu’on appelle aussi Mr. Rocksteady (du nom de l’un de son album culte sorti en 1968) est une des plus belles voix du reggae (et du ska !), dans la plus pure tradition soul nord américaine. Celui que l’on compare souvent à Otis Redding nous a chanté ces tubes, comme il le fait certainement à chacun de ses passages en France. Ses chansons d’amour sont des classiques (et même si on parle très peu de reggae dans nos colonnes, on vous les conseille très vivement). Avis aux amateurs.

Extrait du live de Ken Boothe au Paris Cabaret Sauvage, le 11 avril 2013

Bonus

On ne sait pas si les Sandwichs de Calvi on the Rocks contiennent du Brocciu, ou si on trouve du Saint-Nectaire à l’Europavox. Et on s’en fout, parce qu’il y a du Sainte-Maure-de-Tourraine dans les Burgers de Terre du Son et c’est super bon.

Malus

Mention coup de règle sur les doigts pour –M-. On ne niera pas que le rejeton Chedid en connaît un rayon en show son & lumière et en jeu de scène rock star. On ne niera pas qu’on s’est dit à un moment ou à un autre de son concert : « wouaw, ça envoie là ». Par contre, lancer un sample de RATM ou Cypress Hill pour chauffer la foule à en faire trembler le sol et péter les tympans, et anéantir toute cette fabuleuse énergie en enchaînant sur un morceau du dernier album, on ne veut plus jamais le revoir. Ou sinon, on criera « Au revoir Mathieu » en agitant la main.

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