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Ricardo Tobar, le long fleuve tranquille

Non, il n’y a pas que Ricardo Villalobos, Matias Aguayo et la moitié de Nicolas Jaar qui viennent des terres chiliennes. Un jour de 2007, James Holden a sorti de son grand manteau un jeune producteur au visage poupin : Ricardo Tobar. Sept ans et une poignée d’EP plus tard, son premier disque, « Treillis », vient chahuter notre petit coeur. Autopsie.

Il y a des bénédictions qui peuvent changer une vie. Être adoubé par monseigneur James Holden alors qu’on sort tout juste sa première production en est une. C’est l’histoire de Ricardo Tobar, discret compositeur qui a déboulé dans le paysage musical en 2007. Coucou l' »El Sunset » EP, porté par le très beau titre Made, tube au magnétisme au moins aussi puissant que Grandfathered de Nathan Fake, qui affiche clairement les ambitions du bonhomme.

C’est dans son environnement tranquille de Viña del Mar que Ricardo commence à composer, bien loin des turbulences de Paris où il réside désormais. « J’ai passé toute ma vie au Chili. A Paris, il y a pas mal de cultures qui se mélangent, ce n’est pas là-bas. Et ça t’aide à grandir. J’étais au bord de la mer, c’était très calme, il ne se passait pas grand chose. Les gens n’étaient pas habitués à voir des gens avec une autre couleur de peau ». Son ascension sur le petit nuage de Border Community lui donne envie d’aller plus loin. L’année suivante, il file sortir With You, son plus gros succès à ce jour, chez les gentils siphonnés de Traum Schalplatten. Ce jour d’octobre 2008, des milliers d’âmes tombent secrètement amoureuses de Ricardo.

Mais Ricardo est un faux tendre. A l’image de Fairmont, il aime les comptines qui déraillent, à grand coups de synthés et de breaks. Son arrivée en France est importante. Il y rencontre un autre maître à penser, Mondkopf, qui décide de sortir un nouvel EP. Le romantisme de Tobar, passé à la moulinette noisy d’In Paradisum, devient une passion déchaînée. Le rose et le noir s’accordent bien, après tout.

Novembre 2013. Tobar se retrousse les manches et boucle « Treillis », son premier long format. Soit la synthèse parfaite d’un CV aux allures de long fleuve tranquille. L’immédiateté de With You ou Boy Love Girl Song n’est plus là, et c’est très bien ainsi. « Treillis » est le travail d’un esthète qui a su se nourrir des bonnes influences pendant plus de sept ans. On n’a pas fini de fouiller dans tous les recoins de ce disque, passionnant, que le petit label français Desire a rapatrié dans son catalogue.

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