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Ramène ta fraise Thé Vanille

Ils sont trois, viennent de la pop et du rock progressif. Ils aiment autant Connan Mockasin que Justice et Frank Ocean. Ils s’appellent Thé Vanille et ils font du rock. Oui mais ça va plus loin que ça. Après avoir fait ses armes sur plus de 60 scènes françaises et européennes et avoir séduit le public avec leur premier EP « Motel Vanilla », le groupe a continué la grimpette. Repéré par le prix Chorus ou le Chantier des Francos, Thé Vanille semble être en mesure de s’installer durablement dans le paysage musical et paraît taillé pour squatter les festivals. Prenons le temps de nous asseoir, et goûtons à ce Thé Vanille.

On vous connaît pour d’autres projets évoluant dans des esthétiques très différentes, que ce soit la pop de Boys In Lilies, le space opéra pour Mopa ou le rock de Pince. Thé Vanille, c’était la volonté de faire quelque chose de plus léger par rapport à vos autres projets ?

Valentin : Pas de plus léger, plutôt de plus dynamique pour sauter partout. On peut caler le fameux « essayer de mêler la musique savante et la musique populaire ».

Nastasia : C’était une prise de risques quelque part. Une envie de tester. On avait Pince avec du rock progressif voire un peu de jazz ; Valentin sur Mopa dans des trucs plus mélancoliques avec un travail de groupe et une ambiance plus épique ; et Boys In Lilies qui fait une pop plus pointue. On s’est dit « vas-y, faisons du rock » même si au tout début on était encore dans une esthétique un peu prog.

Comment naissent vos morceaux ? Qui fait quoi ?

Nastasia : On demande à une intelligence artificielle de créer les morceaux. (rires)

Valentin : Je tricote sur ma guitare des choses que je ne devrais pas faire au moment où les autres s’installent et font leurs balances. Je fais plein de bordel, je sors plein de riffs, je les fais chier et Nasta finit par arriver avec son portable, elle enregistre. Après, les riffs qu’on considère comme intéressants, on les garde, on les travaille. Avec Théo on pose une ambiance, une rythmique et très vite vient l’idée de créer un refrain, un couplet, une structure. On a chacun notre part de création. Personne n’est obligé de faire quelque chose qu’il n’a pas envie de faire.

Vous vous êtes créés des personnages atypiques autour de ce projet : un trader suicidaire, un plongeur noyé et une enfant élevée par des dinosaures. Pourquoi ?

Valentin : A l’origine c’était un prétexte de création. Il s’agissait aussi de se mettre d’accord sur un univers qu’on voulait dépeindre musicalement et en dehors de ça. Motel Vanilla, le premier EP c’était également ça. Maintenant on continue l’histoire

Vous venez de sortir un ou deux titres sous forme de CD, comme au plus haut des années 90. Pourquoi ce clin d’œil à une époque révolue ?

Nastasia : C’était mon idée. Je me suis dit « attendez, si on fait un single ce serait trop bien, comme ça à l’ancienne ». Ça a toujours été un rêve personnel. Les gars ont trouvé ça cool et m’ont dit « ok challenge accepté ». Ensuite la question a davantage été : « Comment on va faire pour le sortir ? ». Le format en lui même est intéressant, et il est consommable rapidement. Il y a eu aussi l’envie de faire quelque chose de beau, un bel objet, vu qu’on travaille avec l’artiste Lohengrin Papadato : on a pu faire de la sérigraphie, puis on a choisi de proposer peu d’exemplaires – pour le rendre plus précieux – avec des morceaux un peu inédits.

Justement, vous travaillez depuis le début avec Lohengrim Papadato. Comment se passe votre collaboration ?

Théo : Il a fait les trois affiches qui représentent nos trois personnages. La première, il l’a pondue tout seul. On avait dû lui raconter quelques bribes de notre histoire. Et, deux semaines après il nous avait envoyé cette première affiche. C’était génial ! On lui a ensuite demandé de nous en faire deux autres.

Valentin : Il a toujours été un peu cadré par notre histoire, mais il y a une grosse part de liberté. Et, grâce à son talent, il a su compléter, lui aussi, cette histoire.

Individuellement, vous revendiquez des influences très différentes, de Deerhoof à Gorillaz, en passant par Justice et Ariel Pink, comme si les influences de chaque membre du groupe étaient finalement assez éloignées. Que voulez-vous en faire avec Thé Vanille ?

Valentin : Il y a ce truc très intéressant dans le fait qu’on a des influences diverses et qu’on fasse des chansons. Par exemple, Nastasia nous apporte son amour pour Madonna et donc ce format universel du couplet-refrain. Moi, avec une influence comme Deerhoof, c’est moins ça, donc je vais plutôt garder l’aspect musical, chercher des textures. On a ce point commun avec Théo dans le processus créatif.

Théo : Il y a aussi des influences graphiques. On cite souvent Gorillaz, avec cet univers si particulier. Andy Shauf aussi où, même si dans sa musique il y a peu de choses qui se rapprochent de Thé Vanille, dans les visuels il y a un côté bricolage que Valentin développe énormément lorsqu’il travaille sur nos vidéos.

Instant digging, vous rentrez d’une tournée en Italie, vous écoutiez quoi sur la route ?

Nastasia : Il y a eu BOPS, c’est un groupe que Valentin a découvert grâce à Radio Béton. Sinon Molécule, qu’on a vu à Paris début mars.

Valentin : On nous a filé des CDs sur la route de deux groupes italiens. C’est cool quand tu pars en tournée et que tu peux écouter de la musique sur le chemin. On avait un CD de Deerhoof, et un truc de chez Howlin Banana : The Soap Opera. Petit Fantôme aussi. Plein de skeuds vraiment mélangés, un peu à l’image de Thé Vanille. On avait de tous les styles, de la techno, de la musique expérimentale, du jazz. On avait Hits 98 aussi, mais on l’a jeté par la fenêtre au bout de deux écoutes.

Que vous plaît-il d’explorer et d’approfondir en ce moment ?

Valentin : Le danger, c’est qu’on se met à écouter des choses et on a envie d’aller vers elles. Par exemple, le garage psyché. Avec la guitare, les delays courts, du fuzz… Beaucoup de groupes font ça et, des fois, nous aussi, sans vraiment le vouloir. Mais globalement, on se laisse l’opportunité d’être surpris par la voix, la guitare, le clavier ou la batterie. Tout en gardant la contrainte de faire des chansons.

Thé Vanille fait partie de la sélection des artistes du chantier des Francos 2018 et sera en concert, entre autres, à l’International à Paris le 15 mai, au Festival Aucard de Tours le 8 juin, au Festival Terre du Son à Monts le 8 juillet ou encore au Festival Art Sonic à Briouze le 20 juillet.

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