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Quand Beauregard se posa tout autour de moi

Début de l’été. Quand tout le monde se dirige vers le sud, on se dit qu’on ferait mieux d’aller se les cailler dans le nord , par esprit de contradiction. On entend parler d’un anniversaire. Forcément, on a envie de s’y incruster. C’est les 10 ans d’un événement en banlieue caeannaise, Le Festival Beauregard. Ça se se passe dans le parc du château de Beauregard à Hérouville-Saint-Clair, la ville de Malika Ménard, Miss France en 2010. On ne vous raconte pas son histoire, mais celui du festival, si.

Vendredi

On prend le train de Paris. 1h51. Hyper rapide. Confortable, pas de contrôle. On est déçu, on avait payé nos billets. On entend parler d’une navette qui nous dépose directement à l’entrée du festival. On préfère marcher. 1h24 après, nous y sommes. Certes, carrément sur les rotules mais nous y sommes. On passera sous silence la balade au bord de l’Orne, entre les routiers, des camionnettes blanches et des anciennes usines, ça n’étant pas le sujet de l’article (mais si toutefois vous souhaitiez l’itinéraire, envoyez-nous un mail à contact@sourdoreille.net).

Dose de vitamine D dans le corps, on commence par Hollysiz. Encore mieux qu’un shoot, elle fait même danser nos jambes lourdes de randonneur. Sans caricaturer, on est chahutés entre des sons rock, electro et même dancehall. Pleine d’assurance, l’artiste communique avec le public du début à la fin, et nous, tendres naïfs, on adore ça. Une superbe surprise.

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Pause bière et stand de fromages. On est dans le pays du Pont-l’Evêque, on va pas se priver.

On continue avec Jack White, l’homme qui transpire le rock’n’roll. Ou de la sueur remplie de bière éventée, on ne sait plus trop. C’est – comme attendu – d’une efficacité redoutable. Ça reprend la fameuse chanson « Seven Nation Army » et ça joue le catalogue des White Stripes, The Dead Weather ou The Raconteurs pour faire plaisir à sa meute. Nous. Rien n’a changé, tout ce qu’il touche se change en or.

Sur notre route, on a sauté et crié sur Orelsan, alors qu’on s’était promis de ne pas trop faire nos groupies.

Pause pipi. S’ensuit un début de vortex, qui nous amène sans le savoir devant un Boris Brejcha électrique, malgré des basses assommantes, qui nous ont fait danser jusqu’à 3 du mat (selon la police). Et enfin, notre corps s’est déplacé de façon très naturelle vers le dodo mérité.

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Samedi

On profite du soleil, des gens et du château. On essaie de pas trop boire – rapport à la veille. On jette un petit coup d’œil sur Eddy de Pretto et Julien Clerc, et on s’excuse d’avance pour les fans de chanson mais c’était vraiment pas le moment.

On finit cette journée très compliquée – la faute à cet enfoiré qui nous tape dans le crâne avec son bâton depuis le réveil – par un concert impeccable de Carpenter Brut, qui restera la claque musicale, et ce sans parole. Putain que c’est bon les années 80 de 2018. Un hommage sans lourdeur qui lie rétro et moderne. Il ose finir vers 2h en feu avec un cover « Maniac » de Michael Sembello (Flashdance, vous voyez ?). Des cris pendant 10 minutes. Et puis, on a fini tard avec Soulwax. A la coule. Fin de soirée.

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Dimanche

Réveil en douceur. Nos oreilles survivent jusque-là. Pour le goûter, on se délecte d’Inüit. Nouveau coup de cœur du week-end ces jeunes popeux de Nantais qu’on avait filmé en session à Rock en Seine en 2017. Ça danse, ça rock, ça saute, ça envoie. Ça ressemble à de la tribale, de la pop. On attend leur tout premier album avec impatience. Sortie prévue le 12 octobre prochain.

Début de soirée avec les légendaires At The Drive In. Devant la scène, un pogo se lance. Jeunes que nous sommes, nous fonçons. Les Texans donnent l’impression d’avoir toujours 20 ans. Comme quoi la tournée, le tourbus, le manque de sommeil, l’hygiène de vie affreuse et les litres d’éthanol peuvent avoir du bon.

Vers 23h44, feu d’artifice pour commencer simplement avec le concert Macklemore. Gros show à l’américaine, saut de l’ange dans le public, maillot de l’équipe de France sur lui, le mec saute partout, enflamme le public en parlant de la Coupe du monde, a des mots (presque) doux sur Donald Trump et le public crie. Tout le monde part le sourire aux lèvres.

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Lundi

Il fait encore plus chaud que les autres jours. Un peu moins de monde. On apprend dans Ouest France qu’il y a eu 100.000 personnes qui seraient passées jusqu’alors sur le site du festival. On lit aussi dans le quotidien : « On atteint notre limite. On pourrait pousser encore la capacité, mais on veut continuer à voir les enfants courir et les gens pique-niquer. Au-delà, on perdrait de l’esprit Beauregard. ». Un directeur de festival pépère, en somme.

La journée commence par le concert du groupe indie Concrete Knives, une bande du coin déjà filmée par nos soins aux 3 Eléphants il y a quelques années. On est ravis de voir à quel point c’est toujours aussi bien rôdé et efficace. La scène est en eux. Pause bière et sieste pendant Girls in Hawaii (même si la plupart des membres du collectif en sont fans ultimes, c’était de trop pour la personne qui écrit ces lignes).

20h10 : Depeche Mode. Le public vieillit et se masse devant la scène principale pour le dernier concert du festival. Riffs de guitare acérés, new wave, rockeurs ténébreux, et un Dave Gahan (le chanteur) en grande forme, très princier : cheveux gominés et veston bleu électrique torse nu. Pour nous, il se lâchera sans discontinuer. 1h45 de show parfait, des débuts de pogo (oui oui) et une fin pleine d’émotion.

Dave

En bref

Un accueil incroyable, un festival bien plus énervé que ce que l’on pourrait en dire, des bénévoles souriants à n’importe quelle heure de la nuit ou du jour, une circulation tellement fluide qu’il faut le souligner, une programmation suffisamment éclectique pour qu’on puisse y aller avec son grand-père et sa petite sœur, et une navette qui dépose directement en centre ville en 5 minutes. Après 4 jours de festival, obligé.

Alors merci hein.

Crédit photo en une : Mickaël Liblin

Autres photos : Gérard Boisnel et Serge Douillet.

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