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Purple, l’insolence festive venue du Texas

Il y a quelques mois, le trio texan Purple était inconnu en Europe. Mais ça c’était avant qu’ils ne sortent leur premier album 409 chez PIAS, le 24/11 dernier. La détonation est telle que depuis peu, ces trois jeunes chiens fous de la pieuse et pétrolière ville de Beaumont écument les salles de concerts d’un pays différent chaque jour. 409, c’est l’indice téléphonique de leur ville natale, 10, le nombre de titres sur cet opus et 33, le nombre de minutes qu’il prend pour nous décrasser le cerveau.

De fait, Purple ne touche pas un nouveau pan du rock mais il est clair que leur musique défrise sévère. La recette est plutôt connue : travestir la pop avec l’enthousiasme et la rage d’un punk. Ce qui a l’avantage de produire un rock crasseux et sacrément pêchu. L’esprit authentique et festif est là sur le fond comme sur la forme, à l’exemple du nom de leur groupe qui s’est décidé sur un coup de tête parce qu’ils avaient un concert de prévu le lendemain.


Purple – Wallflower

Ces jeunes musiciens ont dû évoluer dans une ville qui incarne les stéréotypes d’un Sudiste-américain : racisme ambiant, mormons en pagaille et la moitié des potes qui se barrent travailler à la raffinerie du coin. Difficile de grandir sereinement dans cette ambiance quand on est un tant soit peu ouvert d’esprit, qu’on aime boire de la tequila, fumer de l’herbe et accessoirement bastonner la basse ou la batterie. Cette colère est devenue une source d’inspiration pour Hanna Brewer (chant et batterie) qui a paradoxalement croisé son guitariste alors qu’il jouait dans un groupe de reggae. Une rage ardente et de l’énergie à revendre, voilà probablement son secret pour tabasser si bien sa batterie avec une voix suave et fiévreuse. De son côté, l’ex-reggaeman Taylor Busby s’est trouvé une vocation en faisant hurler sa guitare décolorée. Tout au long de l’opus, il exhibe des gimmicks accrocheurs – aux allures simplistes certes – tout en découpant minutieusement un son épineux avec des solos retentissants (« Wallflower ») derrière cette apparence grossière. La basse de Smitty Smith n’est bien sûr pas étrangère à l’énergie qui jalonne leurs compositions.


Purple – Leche Loco

Les influences sont multiples et ce premier extrait de leur talent sonne à nos oreilles comme l’accouplement bâtard de Royal Trux et de The Strokes. L’ambition se manifeste dans « Leche Loco » : un titre incisif qui n’est pas sans rappeler la hargne de RATM combinée à une histoire kubrickienne.

Pour définir l’atmosphère générale de 409, cela se résume au dernier titre « DMT » : l’effet est instantané, les hallucinations diaboliques et la redescente fait éprouver une sensation de mort imminente de la part la plus impétueuse de notre personnalité. On devrait entendre parler d’eux ces prochains mois avec notamment des dates en France à Paris (13/03), Montpellier (17/03) et Toulouse (21/03).

409 est sorti chez PIAS, le 24/11 dernier.

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