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Pourquoi on ne parle jamais d’Extrawelt

On ne parle jamais d’Extrawelt. Ou, en tout cas, pas assez. Duo fondateur de l’esprit du label Cocoon, les deux Allemands sont une pierre angulaire de la techno allemande, celle sur laquelle tout le monde s’astique à longueur de temps. Nous, on pense même qu’Extrawelt est l’un des duos techno les plus talentueux du moment. Mais voilà, tout le monde n’a que Boys Noize, Digitalism, Paul Kalkbrenner et autres Modeselektor dans la bouche. On a cherché les raisons de ce désamour.

Ils font peur. Bon oui, les deux gars d’Hambourg ne sont pas des Lol guys. Wayan Raabe semble avoir passé la dernière décennie dans un canap’ devant de tristes matches de Bundesliga avec une carte de fidélité inépuisable chez Domino Pizza. Arne Schaffhausen, sa grande tige de pote, ne sourit que les jours fériés et porte des T-Shirts avec des écureuils dégueulasses. Extrawelt finira par jouer à l’Inox Park, si ça continue.

Les noms de leurs titres sont nazes. Les producteurs de techno n’ont jamais été très inspirés pour baptiser leurs compositions. Il suffit de faire un tour dans le répertoire allemand, justement, pour s’en rendre compte. Forest Gump pour un titre de Digitalism, « Oï Oï Oï » pour le premier album de Boys Noize, Der Tanz der Glühwürmchen (La danse des lucioles, oui oui) pour Dominik Eulberg… Oui mais voilà, le morceau le plus connu d’Extrawelt, celui avec lequel ils ont lancé leur carrière, s’appelle Soopertrack. « Super chanson », quoi. Sans parler de Zu Fuss (« A pied en allemand »), Dark Side Of My Room

https://soundcloud.com/serkand/extrawelt-soopertrack

Ils sont trop cérébraux. Extrawelt est compliqué à comprendre. Contrairement à pas mal de DJ qui ont plus de boutons sur leur face que sur leur table de mixage, Extrawelt assure un vrai live, cérébral et déstructuré, et ce n’est plus si courant. C’est là la principale tare d’Extrawelt : composer des titres vénéneux, parfois difficiles à digérer. Extrawelt ne s’apprivoise pas à la volée au bout d’une unique écoute ; Extrawelt est un bon vieux plan à trois, seul(e) avec Wayan et Arne, au casque ou au petit matin. Tous ceux qui n’aiment pas les préliminaires ont tracé depuis longtemps.

https://soundcloud.com/deepandbeat/04-zu-fuss-muttermix

Ils viennent d’Hambourg. Et oui, difficile de fanfaronner sur son port de commerce (le troisième d’Europe) quand vos petits camarades berlinois jouent tous les dix jours au Watergate et font du vélo au bord de la Spree. Quoique. Les Digitalism ont aussi grandi sur les bords de l’Alster, et ils jouent ce week-end au Bermuda, l’un des plus grands festivals techno d’Allemagne… à Berlin, Tempelhof.

Ils remixent des gens inconnus ou presque. Les remix d’Extrawelt sont aussi addictifs que leurs propres titres. Oui mais voilà, rebosser des titres de Minilogue, Alexander Kowalski ou Margot Meets The Melody Maker ne vous ouvre pas forcément les colonnes des blogs branchés. Tant pis.

https://soundcloud.com/serkand/margot-meets-the-melody-maker

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