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Patrick Watson, virée en tapis volant

Joie ! L’hypersensible Patrick Watson est de retour avec un cinquième album, Love Songs For Robots. Une nouvelle parenthèse folk où sa plume magique nous emmène haut, très haut.

Trois ans après Adventures In Your Own Backyard qui s’ouvrait sur le magnifique « Lighthouse », une chose est sûre : Patrick Watson est plus libre que jamais. Libre d’allonger ses morceaux (une moyenne qui flirte avec les 5 minutes et un pic à 7 minutes en fin d’album), de faire courir sa voix quelques tons plus bas. De faire au final un album plus complexe et touffu, qui peut surprendre au premier abord ceux qui ont tant aimé son prédécesseur. Mais en y regardant de plus près, on se rend rapidement compte qu’on est de retour en terrain connu : ce chant rassurant rentré en dedans, ces guitares glissantes, ces mélodies en forme de ballons colorés… On se sent soudain simplement heureux de tout retrouver, comme quand on enfile nos chaussons préférés après les avoir laissés tout l’hiver dans le placard ; forcément un peu froids au début lorsqu’on y glisse prudemment le pied, ils se réchauffent en quelques instants.

Love Songs For Robots est une variation folk en dix temps, une parenthèse qui s’ouvre et se ferme sur un silence paisible. Enveloppés par ce cocon protecteur, les morceaux se révèlent petit à petit, s’épaississent avec des cordes et des claviers, de multiples effets qui donnent l’impression d’une variété instrumentale quasi-infinie, puis reviennent à un minimalisme sain. On pense par moments à José Gonzales (la douce balade éponyme du début), Beck (Grace et ses guitares tout juste accordées), Piers Faccini, Ben Howard.

Parfois les chansons se teintent d’une certaine gravité : dans « Bollywood », l’une des plus belles de l’album, la ligne de basse étouffée et les voix lointaines sur le refrain, qui se mêlent aux claviers toujours glissants, semblent dessiner une balançoire vers les étoiles. On retrouve ce balancement sur la géniale « Turn Into The Noise », jusqu’à ce qu’il soit stoppé brusquement avant le refrain, pour mieux exploser… Et disparaître à nouveau. En lisant l’interview donnée à A L’écoute on comprend mieux pourquoi ce morceau aux airs de conte musical nous prend aux tripes : il a été principalement enregistré en live, et toute la fin a été faite en une prise, « une prise que [Patrick Watson] n’oubliera jamais ».

Si Adventures In Your Own Backyard était une tranquille balade en montgolfière, Love Songs For Robots est un voyage magique en tapis volant, loin au-dessus des nuages.

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