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New-York de nouveau autorisé à danser

Cela peut paraître inconcevable dans une capitale de la nuit comme New-York, mais une vieille loi interdit aux établissements vendant de l’alcool de créer des événements susceptibles de faire danser les foules depuis 1926. Exit donc les concerts, les cabarets, les boîtes de nuit et les karaokés sans autorisation spéciale. Mais un vote à l’initiative d’un représentant du quartier de Brooklyn est en passe de changer la donne.

Cette loi, la « Cabaret Law », a été créée pendant la Prohibition dans les années 20 afin de restreindre la consommation d’alcool ; à la base. Elle imposait aux lieux fermés tels que les restaurants, les bars et les cabarets d’avoir une licence spéciale afin d’avoir l’autorisation que ses clients se déchaînent sur le dancefloor. C’est une réglementation étrange et archaïque dans une ville qui se considère comme une capitale de la vie nocturne, mais qui a résisté à de multiples tentatives d’abrogation au fil des années.

Au total, aujourd’hui, sur plus de 25.000 établissements, seuls 97 d’entres eux ont actuellement cette autorisation. Ceux qui se risquent à trépasser cette interdiction se voient exposer à une amende de plusieurs centaines de dollars. Selon les propres termes de cette loi, tout « événement musical, chantant, dansant ou toute autre forme d’amusement » était prohibé. Pas très fun la Grosse Pomme.

Alors que la Prohibition s’est arrêtée en 1933 aux Etats-Unis, cette loi est toujours restée en vigueur et a pris une dimension sociale jusqu’à perdurer en 2017. Entre 1940 et 1967, les employés, les danseurs et les musiciens qui souhaitaient se produire devaient avoir un casier judiciaire vierge et donner leurs empruntes digitales à la police ; en plus de devoir être titulaires d’une carte spéciale d’autorisation (bye bye Ray Charles et Billie Holiday).

Les clubs de jazz étaient particulièrement visés puisqu’ils rassemblaient Blancs et Noirs (mon dieu quelle horreur) et propageaient une certaine forme de contestation sociale, mais également les rassemblements de la communauté LGBT dans les années 70 qui se battaient pour ses droits (la colère de Dieu va s’abattre sur Terre, hein). Dans les années 90, avec l’émergence du mouvement rave, ce sont les endroits où les basses tabassaient qui ont été visés. Pour la faire simple : la persistance de cette loi permet de contrôler et mettre des amendes à tous les endroits jugés indésirables, ou faisant trop de bruit.

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A l’initiative de Rafael Espinal, un membre du conseil du quartier de Brooklyn (là où les bars indés et les endroits underground poussent comme des champignons), un vote va être proposé aujourd’hui au conseil de la ville de New-York et il assure avoir le nombre de voies nécessaires (26) pour faire annuler cette loi. Il est soutenu par de nombreuses associations qui se battent sur ce sujet depuis plusieurs années, comme la « NYC Artist Coalition », la « Dance Liberation Network », et le fondateur de la « Dance Parade » qui utilisent comme slogan : Laissez New-York danser. Et ils ont bien raison. Si tout se passe comme prévu, et si l’absurde de la situation éclate aux yeux des représentants de la ville, on devrait bientôt pouvoir dégainer ses plus beaux pas de danse dans les 24.903 endroits où cela était jusqu’à présent interdit.

Prochaine étape : autoriser les Allemands à danser pendant Pâques ?

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