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Maud Geffray, la grâce boréale

Echappée de Scratch Massive, Maud Geffray vient de sortir son premier album solo sur Pan European Recording. Un disque époustouflant, bercé par des illusions adolescentes et le froid polaire, où tout a commencé. Ne nous demandez pas d’être objectifs au cours des lignes qui suivent, c’est peine perdue.

C’était écrit. Depuis la sortie de son premier EP Bleu Pétrole en 2015, on savait que le feu couvait. On espérait juste qu’il s’embrase, qu’il fasse fondre la petite couche de glace pour que nos douces illusions se concrétisent au grand jour. C’est fait. Maud Geffray a enfin sorti son premier disque, s’émancipant au passage de son duo d’origine, Scratch Massive.

Il a forcément fallu un contexte un peu particulier pour que Polaar prenne vie. Ce fut à Rovianemi, en Norvège, près du cercle polaire. Maud y est allée l’année dernière, avec le réalisateur Jamie Harley, pour donner vie au film Kaamos. « C’est la ville du Père Noël, il y fait nuit 22h sur 24, les gens sont donc un peu conditionnés, nous raconte-t-elle. On travaillait là-bas pour un projet commandé par le Louvre, pour lequel il était question que j’utilise leurs images d’archives. Au final, ça s’est transformé en carte blanche. C’était un super environnement de travail, on était complètement conditionnés. La nuit est très entourante, tout est cotonneux grâce à la neige, et puis ce noir permanent… Il y a un sentiment perpétuel, une espèce de cocon rassurant ».

Dans la nuit lapone, Maud compose, et part à la rencontre des ados de la ville, qui se livrent devant la caméra, entre confidences, nostalgie et envies d’ailleurs. Voilà l’écrin dont avait besoin les idées de Maud pour éclore.

Polaar est un disque gigantesque, qui s’écoute d’une traite, et qui vous met dans un drôle d’état, à l’image des petits matins brumeux qui clôturent les meilleures fêtes. Il y a en lui une nostalgie infiniment belle, portée par la voix de Maud, fragile, emplie d’une naïveté sincère. Maud raconte ses histoires, interroge les lendemains, glace notre sang tout en réchauffant nos cœurs. « Je voulais donner le maximum d’âme à mon disque, raconter mes histoires, et les habiter de manière très personnelle ; ça passait par ce processus l’utilisation de ma voix. »

« Oui, c’est plein de mélancolie. Mais j’y ai mis aussi une bonne dose d’espoir.

Au fil de Polaar, on s’imagine tomber sur le journal intime d’une ado fragile mais décidée, un brin taciturne, qui égrène ses petits tracas en vous souriant, pleine de candeur. Si elle nous demandait de lui glisser un petit mot sur la dernière page, on lui dirait sans doute qu’on aurait aimé la croiser à l’époque où, encore lycéen, on aurait pu y écrire combien ce disque allait sans doute marquer nos vies. Mais Polaar n’est pas qu’une madeleine de Proust, c’est aussi une fenêtre avec vue sur ce qui nous attend. « Oui, c’est plein de mélancolie. Mais j’y ai mis aussi une bonne dose d’espoir. J’aime bien le fait de confronter ces deux ambiances, d’être sur le fil. Je me dis d’ailleurs qu’on peut écouter Polaar à n’importe quel moment, de jour comme de nuit ».

Release party à la Gaîté Lyrique le 9 juin, event par ici.

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