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Les paysages en clair-obscur de Dirty Art Club

Balade dans les rues vertigineuses de San Francisco, au cœur de Haight Ashbury, quartier emblématique du fameux Summer of Love. Je rentre dans une boutique aux vêtements colorés et surtout fort décolorés à la javel. Dans cette ambiance tout à fait spectrale, à travers le nuage d’encens, la musique de fond me donne envie de taper le rythme et de me trémousser.

Je m’en vais donc à la rencontre de la vendeuse aux cheveux bleus et lui demande quel est le titre en écoute. Elle me dit qu’ils sont constamment branchés sur Pandora Station, une webradio communautaire malheureusement pas encore disponible en Europe (mais ça ne saurait tarder). Elle me note le nom du groupe et le titre du morceau en question : Dirty Art Club, Napalm SkylineÇa s’annonce bien. De retour à l’hôtel, je me précipite sur un Grand moteur de recherche et retrouve Dirty Art Club et ses trois albums, produits par Phonosaurus Records.

Je commence mon écoute, et là, révélation. Du coup, j’enchaîne les trois albums… Une science du sample qui ne trompe pas. Des beats qui claquent. Dirty Art Club sont les chimistes d’un genre musical aérien, parfois nuageux et lourd, relevant du clair-obscur. Lors de mon écoute, je passe par une palette d’émotions déroutante. Avec leur premier album « Heavy Starch », je me retrouve d’un coup dans un univers tarantinesque, prête à affronter n’importe quoi avec le casque sur les oreilles. Un album cinématographique, capable de dessiner la bande originale du quotidien.

Les albums « Hexes » et « Vermillion » peuvent à la fois offrir des titres summer love intelligents – avec l’envie instantanée d’être au bord de la mer, sur la côte mexicaine, au sunset – et fournir l’alchimie parfaite entre coin du feu et pluie battante au dehors. Pluie dont on n’a soudainement plus rien à battre.

Quand on regarde un peu plus près qui est derrière Dirty Art Club, on comprend assez vite d’où ils tirent leur imagination pour fournir de tels paysages musicaux. Il s’agit des producteurs Madwreck et Matt Cagle, tous deux originaires de Caroline du Nord. Madwreck a lui beaucoup produit pour le hip-hop, endosse aussi parfois le rôle de MC et a aussi collaboré avec Wax Tailor. On le retrouve dans d’autres formations telle que The Others ou ZKPRZ, qui valent aussi le détour. De son côté, Matt Cagle pose ses beats à droite à gauche, notamment sur le flow du MC JJ BASSDirty Art Club, c’est aussi de jolis artworks et des clips réalisés en majorité par Alvaro Tapia.

L’association des deux bonhommes semble fructueuse. Le deuxième album « Hexes » a même été présenté dans la liste Vice/Noisey, Best Beats of 2012. Le label Phonosaurus Records rassemble d’autres pépites ici.

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2 commentaires

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OLIV 16.01.2022

Groupe découvert il y a deux ans et quelle claque j’ai pris !
Musique qui ne ressemble à aucune autre, j’adore !!!

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Mus 07.11.2018

0 commentaire pour un si bel article sur des si beaux artistes…
Dirty Art Club sont majestueux…je tombe sous le charme…
Si vous avez d’autres artistes de ce tiptop type…n’hésitez pas…
Merci de votre article !

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