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King Krule, Briton fulgurant

Entre blues, new-wave et jazz, un rouquin de 17 ans secoue l'Angleterre.

On le découvrait seul, les yeux rivés sur la caméra, avec sa chevelure rousse pétaradante, et sa grand-mère calme, assise, et attentive. En unique spectatrice du génie à venir. Il n’aura fallu que d’un grain de buzz pour affoler la blogosphère à l’hiver 2010 et révéler le jeune Archy Marshall, premièrement appelé Zoo Kid, et maintenant King Krule.

C’est le single Out Getting Ribs, accompagné de son clip particulièrement touchant, qui a mis la puce à l’oreille. On se laissait prendre par quatre minutes de pop flottante, portées par des arpèges éparses et, évidemment, la voix du jeune homme : rêche et profonde, agrémentée d’un fort accent cockney. On croyait entendre les tourments adolescents sous leur forme la plus originelle. C’est ainsi qu’en seulement une chanson et 500 000 vues Youtube plus tard, le Londonien de 17 ans a mis en garde l’industrie musicale, sans doute déjà prête à lui tendre un stylo pour ajouter un nom peu anodin dans leurs écuries.

 

 

Mais qui est réellement King Krule ? Originaire de Londres Est, quartier populaire de la ville (son accent le trahit vite), Archy Marshall est la progéniture de parents issus du milieu artistique et musical londonien, et le petit frère d’un féru de peinture qui l’a initié aux bases du genre. Par ailleurs, son oncle l’épaule depuis plusieurs années sur ses compositions et sa technique. Toujours plus porté par la solitude que par le grand air, Marshall va trouver dans la musique un moyen d’extérioriser ses angoisses et révoltes propres à son âge, entre enfance et monde adulte.

 

 

Mais le roi Krule fascine lorsqu’il évite de tomber dans le pathos basique pour donner une autre dimension à ses morceaux : biberonné à divers genres, on entend de la pop, du post punk, et de la soul fusionner avec du jazz et du blues, agrémentés d’influences dub. Le jeu est unique, nonchalant mais rigoureux, où des nappes d’arpèges peuvent subitement laisser place à des rythmiques secouantes. L’accompagnement est discret et laisse place à son leader : on y reconnaît un clavier, des boîtes à rythmes, ou des échos et réverbérations qui forgent le son du kid.

Tout ceci se confirme sur son EP, « King Krule », fraîchement sorti en novembre dernier. Ce sont 12 minutes courtes mais intenses qui s’offrent à nous, où se mélangent séquences instrumentales introductives (363N63), chansons mélancoliques du petit matin (Bleak Blake) et, point culminant de la galette, The Noose Of Jah City, ballade dub jazzy qui en laissera plus d’un à terre.

Par Brice.

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1 commentaire

1 commentaire

Francky 01 12.12.2011

« King Krule Ep« , malgré sa courte durée, est très puissant et parfaitement réussi. Quelle voix !! Et dire qu’il n’a que 17 ans…….Bon, je sais que « on n’est pas sérieux quand on a dix-sept« .
Post-punk, indie rock, néo-Pop, électronica, jazz, blue et dub, un éclectisme musical passé à la moulinette créative du Roi Krule. Lui, il définit sa musique comme de la Blue-wave !!!
Formule parfaite pour synthétiser cette musique virtuose et également pour conclure ce commentaire.
A +

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