MENU
En lecture PARTAGER L'ARTICLE

Interview de Kem, programmateur des Eurocks

Le compte à rebours a commencé pour la 21e édition des Eurockéennes. L’équipe Sourdoreille sera présente et tentera de vous offrir une Web TV à la hauteur de l’événement. En attendant, rencontre avec Kem, programmateur du festival depuis maintenant 9 ans….

> Les Eurocks en 2048, ça dirait quoi ?
Heu… J’aurais 80 ans environ. Donc j’espère pour les festivaliers que je serais plus à la prog’ des Eurocks. Pour le reste, j’en sais rien franchement. Est-ce que le festival existera encore ? J’espère. Et j’espère que ce sera toujours un festival qui mêle têtes d’affiche, découvertes et groupe middle.

> Hormis les Eurocks, la meilleure prog de festival de l’année selon toi ?
J’ai trouvé la prog du Primavera vraiment très bonne même si elle est axée très pop/rock. Après j’aime beaucoup la programmation du Melt en Allemagne et puis un incontournable comme le Roskilde au Danemark qui marie tous les styles de musique et arrive à avoir tous les groupes qu’on aimerait avoir aux Eurocks si on en avait les moyens.

> La plus grosse erreur de prog des Eurocks, en 20 ans ?
L’erreur qui me vient c’est en 2000 avec Eurythmics. Car en fait, le groupe a été annulé, quelques jours avant le festival. Et au final, l’annulation n’a suscité que 2 demandes de remboursement ! C’était pourtant un groupe « tête d’affiche ». Mais visiblement, les gens en avaient un peu rien à foutre…

> Le public des Eurocks est habitué à des créations uniques. Et cette année, rien au programme…
En fait, il devait y en avoir 2 cette année. Mais elles ont été repoussées à l’année prochaine, simplement pour des raisons de planning des artistes. On pensait pouvoir les proposer cette année mais ça n’a pas pu être possible et c’est vrai que du coup ça manque un peu à cette édition.

> Avez vous une idée de la part entre le public régional, le public national et le public international ?
Grosso modo, environ 2/3 du public vient de notre région. Le public étranger ne représente qu’une toute petite part, et ce sont les Suisses qui sont les plus présents parmi les étrangers. Viennent ensuite les Belges, les Anglais, puis seulement après les Allemands, malgré le fait d’être frontaliers.

> Le festival pourrait il avoir lieu ailleurs que sur ce site bien particulier ?
C’est une question qu’on s’est déjà posé dans l’histoire du festival. On a pesé le pour et le contre et on a très vite vu qu’on voulait rester ici. Ce site, on l’adore. Et je pense que le succès du festival vient de sa programmation mais aussi de ce site. Les gens s’y sentent bien, il est très agréable.

> Les cachets des artistes augmentent à grande vitesse, quelles solutions avez-vous choisi pour y faire face ?
La solution de facilité aurait été d’augmenter le prix du billet d’entrée. Et ça, on s’y est refusé. Ça fait 3 ans que nos tarifs sont stables et on ne compte pas du tout les augmenter dans l’avenir. Du coup, au niveau des têtes d’affiches, on a préférait dire non à certains car on pouvait plus suivre financièrement.

On arrive quand même à monter une belle programmation même si on doit négocier très durs avec les artistes pour y arriver. Et c’est clair qu’on a pas les moyens d’aligner 6 têtes d’affiches par jour. Donc notre politique c’est : 1 ou 2 têtes d’affiches par jour, ensuite des gros middle et pas mal de groupes découvertes. Et on voit que c’est la force du festival : la part des forfaits 3 jours représentent 75/80% des ventes. Donc les gens viennent vraiment pour l’ensemble d’une programmation et non un ou deux artistes.

> Les Eurockéennes s’ouvrent de plus en plus au financement privé. Vous fixez-vous des limites sur ce sujet ?
Bah disons que tant que les aides des collectivités publiques baisseront, on sera obligé de faire appel au mécénat ou au financement privé. Bien sûr, on a des limites, mais il est difficile, chaque année, de devoir remettre la pérennité du festival en jeu car les subventions publiques et privées représentent 30% du budget du festival. Donc tout le reste vient de la billetterie. On doit donc chaque année vendre entre 75 et 80 000 billets pour pouvoir rentabiliser le festival.

> En quoi 20 ans d’Eurockéennes ont-ils été profitables au territoire de Belfort ?
L’apport est vraiment multiple. Mais le plus évident reste l’apport en terme de notoriété. Il y a 20 ans, quand on parlait de Belfort, on pensait à lion de Belfort, Chevènement et en troisième il y avait les Eurockéennes. Aujourd’hui, les Eurockéennes viennent en premier à l’esprit des gens de toute la France. Après, il y a aussi de grosses retombées économiques au niveau local. Tout ce qui est hôtellerie, restauration, supermarchés. Tous ces acteurs économiques bénéficient vraiment des Eurockéennes.

> Que vous inspirent les péripéties du Main Square Festival d’Arras ?
Je ne désire pas m’exprimer sur cette affaire. Tout ce que je peux dire c’est qu’eux et nous, on fait pas la même chose. Nous on fait un festival avec 25 groupes par jour. Eux font une affiche sur une seule scène avec 6 groupes par jour.

> Le modèle associatif des festivals français est-il menacé selon vous ?
Je pense pas. Disons que la plupart des festivals en France sont associatifs. Et on se rend compte que ces festivals marchent plutôt bien, à l’image des Vieilles Charrues, de Solidays ou donc des Eurockéennes. Être une asso, c’est aussi une force. Par exemple, on ne peut pas se faire racheter ! Par contre, le fait qu’il y ait une multiplication des festivals va faire que certains risquent de passer à la trappe. Car il y a de la place, mais peut être pas pour tout le monde.

> Faire le magazine des festivals et avoir monté l’asso De concert, c’est une manière de résister ?
Pas vraiment. A la base, c’était plutôt un regroupement de festivals amis. Et on s’est aperçu qu’on avait un peu les mêmes problématiques, qu’on soit à Carhaix, à Belfort, à Bénicassim ou à Dour. Donc l’idée était de confronter nos expériences. De là est né le magazine des festivals avec comme objectif d’expliquer nos festivals de manière un peu différente, sans parler que de la programmation. On a ensuite formalisé le truc avec une association. Mais ça reste vraiment une histoire de potes. Et l’idée n’était pas de se dire « bon, on va se regrouper à 20 festivals et on va monter une plateforme d’achat » ou des trucs dans le genre….

Pour rester dans l’ambiance Eurocks avant que le festival commence, Sourdoreille vous fera gagner dès le 22 juin des livrets DVD sur les 20 ans du festival….

Partager cet article
2 commentaires

2 commentaires

reac 18.06.2010

Il faudrait dire à ce monsieur que son planning est vraiment pourri. La prog on fait avec, mais le planning…

Répondre Fermer
Chargement...
Votre commentaire est en cours de modération. Merci
Une erreur est survenue lors de l'envoi de votre commentaire
Chargement...
Votre commentaire est en cours de modération
Merci
Une erreur est survenue lors de l'envoi de votre commentaire
Sourdoreille : la playlist ultime
Toutes les playlists

0:00
0:00
REVENIR
EN HAUT