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En terrasse avec Camille pour parler de « Bazbaz Café »

Retranscrire notre rencontre avec le fantasque Camille Bazbaz aurait été trop long. Pour davantage d’authenticité, on a préféré vous laisser le format audio sans montage, permettant accessoirement de découvrir en exclusivité des morceaux de son « Bazbaz Café ». Les fans du chevelu poivre et sel liront ces quelques lignes pour en savoir plus sur ce fou d’Elvis profondément humain, qui a banni de son champ lexical le mot « demi-mesure ».

L’objectivité est un éternel débat chez les journalistes. Faut-il combattre ses propres représentations pour écrire de façon neutre afin d’informer sans entrave ? A défaut de répondre à la question, surtout sur un média musical qui se structure par essence autour d’une large part de subjectivité, ayez conscience que Sourdoreille apprécie trop Camille Bazbaz pour tendre vers cette pseudo-objectivité.

Il arrive de rencontrer des artistes avec qui le contact est plus fort que d’autres. Ce fut le cas en 2011, lors de notre première entrevue avec Monsieur Bazbaz dans les dédales de Mains d’œuvres. Il y eut de facto ce supplément d’âme, cette spontanéité mutuelle qui laissait planer un sentiment de complicité. Ce n’est pas tous les mois qu’une franche rigolade s’installe autour d’une bière (OK, plusieurs bières). Et, surtout, de ressortir d’une interview avec l’impression d’avoir déjà rencontré dans une autre vie cet artiste brillant à la simplicité déconcertante. Ce jour-là, on a su que Camille Bazbaz ne savait pas tricher. Avec lui, aucun calcul n’existe. Le on et le off sont des notions inconnues pour ce titi parisien qui crame la vie par les deux bouts.

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« J’ai fait de belles rencontres inattendues dans les cafés. »

A l’heure de se revoir fin août pour évoquer son nouvel album, le rendez-vous n’était plus à Saint-Ouen mais dans son nouveau studio situé dans le XXe arrondissement. Exit le studio foutoir de Mains d’œuvres, mais l’odeur caractéristique de cigarette froide de l’antre audonienne a suivi son maître dans l’est parisien. Un second indice bazbazien saute aux yeux : la présence d’un vieux piano cher au musicien.

Avant de s’enfermer sous terre pour cet entretien enregistré – que l’on vous offre sans montage afin de conserver la discussion brute de houblon – Camille nous avait donné rendez-vous à une terrasse. L’inverse aurait été surprenant, le chevelu n’ayant pas baptisé innocemment son nouvel opus « Bazbaz Café ».

Ce jour de canicule à la sortie du métro Maraîchers, on était heureux. Entre deux regards sur les jolies Parisiennes aux tenues estivales, c’est un artiste apaisé et fier de son huitième album qui parlait de la vie. Au passage d’une métisse à la plastique magnifique, une fois nos rétines incandescentes remises de leurs émotions, Camille se remémore la gentillesse des Réunionnais(es). Son album « La Chose » était signé sur le label créole Sakifo. « Un moment, je me suis posé la question d’aller vivre là-bas. Puis, sans parler de certains matins difficiles (petit rire en coin, NDLR), j’ai réalisé que je suis un vrai urbain. Tu vois, être là, regarder Paris bouger sous nos yeux, c’est une chose très inspirante. D’ailleurs, j’adore rencontrer les gens dans les cafés, j’y ai fait de belles rencontres inattendues. », lâche-t-il entre deux goulées.

Un bel album d’amour contre la sinistrose

La politique, les femmes, Paris, Elvis, les Stones, la débauche comme meilleur moyen pour contrer les djihadistes, les anciennes comme la future tournée, la fin des vacances, l’amour… Il était temps de parler de ce « Bazbaz Café ». « Je pense qu’il est pas mal du tout, cet album. En tout cas, je suis très fier d’aller le défendre un peu partout en France en piano-voix avec mon pote batteur cubain, qui accompagne d’ailleurs De La Soul sur leurs tournées européennes. » C’est en l’écoutant le lendemain matin, en train de chiller sur le canapé, qu’une vague de coolitude hédoniste s’empare de nous. Putain, mais oui mon Camille, il est superbe cet album. Contrairement à tes derniers opus dont certains morceaux étaient inconstants, « Bazbaz Café » est une petite merveille qui court sur onze titres. Ça sent l’amour (comme toujours), ça regorge d’insouciance anti-sinistrose, ça respire le « carpe diem ». En quatre mots, ça fait du bien.

Bazbaz nous confiait hors-micro qu’il était particulièrement fier de son duo avec Brigitte. « Tu vois, c’est pas grand-chose, mais quand je vois ce que ce monde veut nous imposer, c’est ma manière de leur dire qu’on est plus fort. » Par écrit, il est impossible de décrire ce rire communicatif intrinsèque au Bazbaz. Mais ce que vous pouvez ressentir, c’est que Camille est un animal musical généreux qui n’a pas fini de surprendre par l’étendue de son talent. En toute objectivité…

Crédit photos : Baghir
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1 commentaire

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Christophe 19.09.2016

Au poil ! ! ! Et qu’importe la couleur de celui-ci…….!

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