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De la nécessité de switcher du pogo à la méditation au Festival Levitation

Ah, septembre et le blues de la rentrée avaient bien menacé de nous déprimer, jusqu’à ce qu’on débarque pour la deuxième année consécutive au Levitation, le 16 septembre dernier. Revenus parfaitement frais de cette 4ème édition en Psychédélie, enfin à Angers, c’est l’heure de se ressasser les meilleurs moments du seul festival en France où tu peux faire de la méditation entre deux séances de pogos.

Nouveauté cette année et pas des moindres, l’antenne française du Austin Psych Fest a changé de lieu et occupe désormais le grand et lumineux Théâtre du Quai en bord de Maine, juste en face du château. Une superbe vue pour l’apéro. Auparavant logé au Chabada, l’événement se déploie désormais dans un espace plus vaste pour une jauge augmentée à 1800 spectateurs. Plus de bars, un merch agrandi où faire de la sérigraphie, Levitation cultive son ambition de grossir au fil des années.

En terme de programmation, la recette reste la même. Un bel équilibre entre moments incisifs avec les Thee Oh Sees ou Yak, et d’autres plus aériens grâce aux Zombie Zombie, Sonic Boom et Alex Maas. Levitation fait donc la part belle à des artistes internationaux parfois rares sur le circuit, mais elle met aussi les pleins phares sur les groupes locaux. Les Brestois de Bantam Lyons, les Angevins Sheraf, Yeti Lane ou encore Marietta représentaient notamment cette scène rock en pleine ébullition. Retour sur les concerts qui nous ont marqués.

YAK

Pas hyper emballés à l’écoute des récentes sorties de YAK, leur prestation live a pourtant raison de notre scepticisme quand les 3 trublions se déchaînent sur la petite scène du T400. Le public est en liesse. Le chanteur invite des gens sur scène à qui il passe son micro et finit même par prêter sa furieuse guitare à un gars peu confiant dans la fosse. Ça vole dans tous les sens et ça transpire la bonne ambiance.

Sonic Boom

Le discret Peter Kember, fondateur des légendaires Spacemen 3 et producteur recherché, a proposé un concert intimiste résonnant comme une pause dans nos oreilles un peu fatiguées par les riffs énervés. Propulsé dans un voyage introspectif, le public est statique, contemplatif. Quelques moments extatiques devant « Let me down gently » et « Big City », à contempler les visuels psychédéliques qui drapent le fond de la scène. De la méditation on vous avait dit.

Thee Oh Sees

Et revoilà John Dwyer, comme si on ne l’avait pas vu depuis deux semaines, en perpétuelle activité entre sorties d’albums et concerts. Cette fois, il est accompagné de deux batteurs et d’un bassiste, tous alignés face au public, comme un front prêt à tout péter. Et c’est ce qu’ils ont fait, ni plus ni moins. Le chef de la meute n’en finissait plus de dégouliner sur sa guitare transparente, acclamé par un public fiévreux. Têtes d’affiche du festival, les Californiens ont entraîné toute la foule dans leur bordel indéfinissable, pas de quartiers pour les fêlés.

Sunflower Bean

Et voilà la claque du samedi soir. Nouveau groupe phare du label anglais Fat Possum Records et adoubé par DIIV, le trio enchaîne ses ballades « Human Ceremony » ou « Easer Said » avec des morceaux plus lourds et énervés comme « Come On » ou « Tame Impala ». Julia Cumming, la chanteuse et bassiste, impressionne par sa voix dont se dégage une douceur féroce. Sunflower Bean trouve sa force dans la composition impeccable de ses chansons, dont certaines ont un potentiel tubesque. Pas de doute qu’on recroisera ces têtes juvéniles sur le circuit des festivals l’année prochaine.

Faute de lieu officiel pour continuer la fête et les concerts se terminant à 2h15, beaucoup se s’ont retrouvés sur le parking à côté du Théâtre, communiant sur du Ty Segall ou du Fidlar, certains debout sur des voitures faisant office de sound system. Face à une certaine uniformisation électro pop dans les programmations des festivals, Levitation s’installe peu à peu comme la grande messe annuelle du rock en France.

Crédit photo : Fred Lombard
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