MENU
En lecture PARTAGER L'ARTICLE

Curtis Harding affronte ses peurs

Avec déjà deux dates parisiennes depuis la rentrée et un nouvel album salué de toutes parts, nous sommes en droit de nous demander : qui est Curtis Harding, le nouveau prodige de la soul dont on ne cesse de nous rabâcher les oreilles ? Petite bio en 3 minutes chrono.

Né dans une famille de musiciens (sa soeur jouait souvent du piano quand ils étaient gamins et sa mère était chanteuse de gospel), le jeune Curtis a aiguisé son oreille dès le berceau. Fortement imprégné par la soul dès l’enfance, il élargit le spectre musical lorsque sa famille s’installe à Atlanta, où il écume les scènes rock, punk puis hip-hop : bref, il se forge une culture foisonnante. Et quand une opportunité se présente, il ne la loupe pas. Il est engagé comme choriste par Cee Lo Green et part en tournée avec son groupe.

À son retour, c’est le bon moment : il sort son premier album en 2015, Soul Power, comme un pavé dans la mare de l’industrie du disque. Remarquable, ce long-format s’écoute de bout en bout – sans que l’on ait envie de passer à la chanson suivante comme un utilisateur lambda de Spotify – et synthétise les nombreuses références accumulées par Curtis Harding jusque-là. Des chansons comme « Surf » ou « I Don’t Wanna Go Home » nous font penser qu’on a à faire à un méchant quand d’autres telles que « Beautiful People » qu’il a du cœur, ce chanteur.

Au même moment, Curtis Harding se fait aussi connaître pour sa prise de parole au sein du groupe Night Sun, avec ses copains Cole Alexander des Black Lips et Danny Lee, des non moins fameux Night Beats. Le résultat est décapant : ici, il nous livre de la soul, là, du garage, avec des petites touches de psyché par ci par là… Un exercice de style en somme. Cela explique probablement pourquoi son nouvel album, Face Your Fear, est l’une des meilleures productions soul de cette année.

Co-produit par Danger Mouse, qui a à son pedigree les Black Keys, Beck ou encore Adele, cet opus est un voyage dans l’histoire de la musique américaine à lui tout seul. Enregistré dans les Valentine Recording Studios, où ont été capturés les derniers faits d’arme de Nick Waterhouse et où les Allah-Las vont souvent passer du bon temps, il en sort des chansons qu’on croirait écouter sur transistor. Et ce dès l’introduction, « Wednesday Morning Atonement », comme une ballade sortie d’un rêve gentiment psychédélique.

Alors, qu’est ce qu’on y trouve dans ce nouvel album ? Face Your Fear nous offre des chansons tantôt explosives et up-tempo, notamment « I Need Your Love », véritable tube en puissance qui vous fera danser à moins que vous ne soyez plutôt du genre à rester en fond de salle à parler très fort, avec sa basse sortie de nulle part (un peu comme Archie Bell and The Drells et la chanson « Tighten Up« ), tantôt délicates, comme « Welcome To My World », titre onirique qui nous rappelle qu’un autre Curtis (Mayfield, cette fois) n’est pas très loin. Et un peu partout il y a des chœurs, de l’orgue et des arrangements qui font la différence. Bref, ça nous fout en l’air, on ne répond plus de rien. Ça vous suffit ?

Ah et, vous pouvez écouter l’album en entier ici.

Partager cet article
0 commentaire

0 commentaire

Soyez le premier à commenter cet article
Chargement...
Votre commentaire est en cours de modération
Merci
Une erreur est survenue lors de l'envoi de votre commentaire
Sourdoreille : la playlist ultime
Toutes les playlists

0:00
0:00
REVENIR
EN HAUT