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Ça a encore l’air bien cette année, Bars en Trans

En parallèle du festival des Trans Musicales s’organise depuis 1994 la meilleure contre-soirée du pays, Bars en Trans, qui met en avant les talents émergents de la scène indépendante dans les différents bars et salles de concerts de Rennes. Petit tour d’horizon des noms qui nous parlent.

Salut, c’est James Darle

L’un des plus fameux mulets des Salut C’est Cool s’est échappé en solo au printemps 2017. Pour faire une chanson sur la manière de faire une bonne purée, pensez-vous ? Que nenni. Il a plutôt joué dans l’intime, le mélodique, l’humilité. Dans son disque La vida es una paella, il fait référence aux géniaux Aphex Twin et Recondite. L’art des subtilités, en somme. Dans notre interview de James en mars dernier, il nous confiait même, sur un bord de table de café qu’il fallait « beaucoup de sérieux pour faire de la musique ». Déçus, les amateurs de spectacle total ? Ne le soyez pas, Darle est un bouillon de créativité quand il s’agit de tordre les sons et les images.

Rap de Souye, Biffty et DJ Weedim

Rappeler que Biffty (ex-Bifftek) est le fils d’un bassiste de Ludwig Von 88 est peut-être là un storytelling bien inutile. Ça n’empêche que sa conversion dans le rap de la Souye (un monde parallèle rempli de multiples bozes, le nouveau mot pour le joint) n’a rien d’absurde. Ça sous-entend également que l’affaissement des barrières stylistiques (dans son versant punk à chiens) ne lui est a priori pas vraiment étranger. C’est pourquoi, tranquillement, il s’adonne à carboniser le rap, le hardcore, le metal et le reggae sans même qu’on ose imaginer que ce soit un mélange de styles. Tout est fluide pour qui comprend cette génération de rappeurs animé par le souvenir des Svinkels (Gérard Baste a un featuring avec lui sur son dernier disque), les liens amicaux et artistiques évidents avec Vald, et les prods et l’animation délirantes du patron DJ Weedim.

One woman band, Tiny Feet

Quelle sublime découverte que la musique de Tiny Feet en cette rentrée 2017. Avec son album As An End to Death, la one woman band raconte la Bretagne (en breton), la folk, la pop. Tout dans ce projet est émouvant, du grain de la voix d’Émilie Quinquis aux guitares célestes et aux samples fins. Les fans du label Ici, d’Ailleurs crient au génie, ceux-là même qui ont découvert par quelque matin brumeux la musique de Chapelier Fou, de Matt Elliott, de Gablé, de Mendelson et de notre maître à tous, Yann Tiersen. Quand un premier disque nous file une pêche pareille et que vous enchaînez avec un booking aux Bars en Trans dans la foulée, sachez que vous n’échapperez plus aux battements de coeur des programmateurs et du public très longtemps, madame.

Alaclair Ensemble, m’en allant promener

À vrai dire, on avait entendu parler d’eux, étant donné qu’ils commencent à squatter les festivals de France. Pourtant, on ne s’y était pas attardés plus que ça. Jusqu’au moment où l’on a redécouvert un clip fabuleux illustrant lui-même une chanson merveilleuse, nommée « Ça que c’tait ». Un pur produit montréalais, dont seule cette scène rap est capable, dans le rire comme dans la linguistique si unique. Nos souvenirs remontent à notre délire à l’écoute des premiers disques des Anticipateurs, de l’excitation hurlante face au titre « Montréal $ud » joué par Dead Obies en concert et bien d’autres MC qui cartonnent particulièrement chez nous, protection de la langue française oblige, comme Loud, Fouki, Canevas Crew, Koriass, et on en passe des trentaines. Le Québec, comme la Belgique, a compris que le rap (semi-)francophone avait besoin de fresh air, bitch.

Musique, Maestro

Si la new wave, le post punk, les synthés house triturés et le disco-rock sont des termes qui vous parlent, alors la musique de Maestro est faite pour vous. Avec Frédéric Soulard aux claviers (Poni Hoax), Mark Kerr au chant (Simple Minds, Discodéine) et Antoine Boistelle qui soutient le tout à la batterie, le trio distille une musique aussi joyeuse que pessimiste. A ne pas savoir sur quel pied danser, vous allez inévitablement devoir les bouger face à un telle ambiance clubbing, aussi dark et délurée soit-elle. Et quel meilleur endroit que le 1988 Live Club pour se prêter à ce genre d’exercice.

Qu’est-ce tu comptes Faire ?

Question existentielle de tout festival quand plusieurs groupes passent en même temps et à différents endroits. Que faire et qu’aller voir ? Réponse : foncez voir Faire au Bar’Hic, et allez vous faire voir par Faire ; d’autant plus si vous vous appelez Anastasia ou Marie-Louise. Vous pourrez vous faire dédicacer des chansons. Sortez vos plus belles paires de lunettes jaunes façon Las Vegas Parano, une chemise hawaïenne et une bouée gonflable pour faire du slam, car il y a de fortes chances que le groupe fera tomber la chemise lui aussi ; voire finir en maillot de bain. L’ambiance de leurs concerts est tellement sauvage que vous serez assurés de ne pas avoir froid. Electro-punk tropical aux paroles délurées, pour un concert où on vous met au défi de ne rester figé. Mireille s’en rappelle encore.

Fuzzy Vox, fusil chargé

Pas spécialement fans des amplis Vox et des pédales fuzz, le groupe de Joinville-le-Pont n’en envoie pas moins sur scène. Avec une prestance scénique électrique qu’ils ont eu le temps d’élaborer au fur et à mesure des années en tournée et toujours habillés classe à la façon des Hives, il ne serait pas étonnant de retrouver Hugo (le chanteur) en train de faire un grand écart sur le comptoir du Penny Lane Pub tout en dégainant ses riffs ; car il est très souple. Fans de belles chemises zébrées et de rock incisif, Fuzzy Vox mélange la classe et l’efficacité d’un rock qui n’est pas là pour trier les lentilles. Accrochez votre ceinture.

The Experimental Tropic Blues Band

Le groupe le plus déjanté de Belgique (tant que Benoit Poolevorde ne décide pas de pousser la chansonnette) va retourner à coup sûr la baraque au Ty Anna. Pour ceux qui n’auraient pas vu leur documentaire, on a affaire face à une belle bande dé déglingos qui applique l’esprit du rock autant idéologiquement que musicalement. L’occasion de prouver que la Belgique, au-delà de tous les clichés que l’on peut avoir immédiatement en tête, est une sacrée terre pour la musique rock et dont The Experimental Tropic Blues Band est un des plus beaux étendards depuis plus de 10 ans. La légende n’est pas loin.

Toutes les infos sur le site des Bars en  Trans.

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