MENU
En lecture PARTAGER L'ARTICLE
VIDEO

Belin l’enchanteur

Il en va d’artistes qu’on ne se lassera jamais de voir et dont on ne cessera jamais de narrer les histoires. Voici le cri du cœur de l’une d’entre nous, qui a (enfin) découvert Bertrand Belin sur scène. C’était à Lyon. Et forcément, c’était marquant.

Pour des raisons difficilement explicables, mis à part un mauvais alignement des planètes et une mauvaise organisation, je n’avais pas encore pu voir Bertand Belin sur scène. C’est désormais chose faite avec une magnifique soirée au Marché Gare (Lyon), pour laquelle on pourra aussi saluer une première partie fort engageante des lyonnais Sombre, et bien sûr un public au taquet (pour honorer l’esprit de cette soirée et le principe même du concert de Bertrand Belin, je me permets une incise pour une mention spéciale au dénommé Hervé, président improvisé et auto proclamé du fan club de Bertrand Belin, rencontré ce soir là au bar avant la première partie)

On m’avait beaucoup parlé de ses prestations et je n’ai pas été déçue, Bertrand Belin et ses musiciens nous ont emmené avec humour et poésie vers le luxuriant Cap Waller. C’est un chemin où, entre deux flaques et des nappes de guitares, des solitudes habitées de monologues hâchés, on peut sautiller jusqu’à des envolées disco.

Belin, c’est donc une succession d’albums à chérir, une écriture à la fois resserrée et elliptique, des thèmes actuels (solitude, peur du déclassement, etc.) et intemporels. Sur scène, un crooner roublard, un padawan de Bashung qui aurait décidé d’être drôle, un bagarreur que rien n’empêchera de battre en retraite, un Elvis breton qui fait roucouler la salle (oui Hervé, on t’a entendu).

On rit, mais en restant toujours concentré sur ce timbre et ce débit si particuliers, une économie de mots portée par la fluidité de la musique et un charisme incroyable. Bertrand Belin met parfois en suspens ses chansons pour nous livrer des histoires sorties de d’ssous d’la vache, des phrases embrumées et cycliques que des séjours linguistiques réguliers en Bourrachie ou, plus près, au camping des Vieilles Charrues, pourraient pour une part nous aider à comprendre. Mais la boussole et la clef du plaisir pour nager dans ces rebonds de mots est sans doute de faire résonner l’écho, choisir soi-même la fin des phrases et de quel côté la silhouette oscillera, guidée seulement par le beau geste, et le mot juste de Bertrand Belin, l’enchanteur.

Crédit photo : Marion Bornaz (Ses autres photos du concert sont ici)

Bertrand Belin – Folle Folle Folle [clip officiel]

 

Partager cet article
0 commentaire

0 commentaire

Soyez le premier à commenter cet article
Chargement...
Votre commentaire est en cours de modération
Merci
Une erreur est survenue lors de l'envoi de votre commentaire
Sourdoreille : la playlist ultime
Toutes les playlists

0:00
0:00
REVENIR
EN HAUT