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Beauregard 2013 en sept concerts

Half Moon Run, Alt-J, M, Fakear, Juveniles, The Hives, Dead Can Dance : ils étaient tous à Hérouville Saint Clair ce weekend pour le Festival Beauregard. On y était aussi, il faisait beau, on vous raconte.

Half Moon Run, l’envolée • Allez, on avoue, on a eu un peu peur en les voyant débarquer avec leurs marcels de hipsters ouverts jusqu’aux hanches. Mais dès le premier morceau, on a vite compris que les espoirs qu’on avait placés en eux ne seraient pas déçus : 21 Gun Salute, bouquet final de leur album « Dark Eyes », tient aussi bien la comparaison avec Radiohead en studio qu’en live. S’ensuit un set consciencieusement poli sans être parfaitement lisse, aussi doux que passionné. Perchés dans leurs hauteurs nuageuses, les Canadiens ne redescendront pas de tout le set (à revoir ici) ; nous non plus.

Alt-J, les bons élèves (photo) On avait déjà vu les petits génies de Leeds en live l’année dernière, et on avait été déçus. Il faut dire qu’après avoir pondu un album aussi majestueux que « An Awesome Wave », la barre était haute. Mais ce soir-là, le quartet a réussi le grand saut. Aidés par un excellent jeu de lumières, les Anglais ont laissé leurs compositions leur échapper en partie, prendre de nouvelles couleurs et de nouveaux reliefs. Du bout des doigts, ils poussent leur mélodies géométriques vers le public, où elles sont instantanément absorbées, transformées, sublimées. Quand ils s’abandonneront totalement, ils seront immenses.

M, le Monstre de scène • On nous avait dit que Matthieu Chedid était une bête de scène, c’est pire que ça encore : c’est un monstre de scène. Un chanteur et un musicien génial, tellement à l’aise avec l’artistique qu’il peut se permettre toute sorte de libertés avec son public. Puisant dans ses six albums, il nous propulse dans son univers bariolé à coup de solos de guitare invraisemblables (qui a dit Guitar Hero ?) et de jeux sans fin. Je Dis Aime, et les cinquante projecteurs suspendus sous le haut de la scène descendent lentement, pour dessiner le célèbre M. Pour le final, lui et ses monstres de musiciens font face au public, lunettes lumineuses sur le nez, pour une petite chorégraphie sur Mojo qui tourne en playback. Grandiose.

Fakear, le tour de force • Dimanche, 14h30, notre chouchou Fakear se lance sous le soleil. Pas facile pour lui d’ouvrir cette troisième journée de festival : son hip/trip-hop sous influences est plus un habitué des salles sombres que des plein airs caniculaires (voir ici notre vidéo de Morning in Japan tournée à Astropolis la veille). Mais c’était sans compter le talent du beatmaker, et ses potes qui sont là pour le soutenir. Japon, Moyen-Orient, Afrique, ce mélangeur de cultures part à la conquête du public avec une détermination sans faille. Un set en forme de tour du monde, parfait pour se mettre en jambes.

Juveniles, la bonne suprise • C’est au tour des Juveniles de monter sur scène (et visiblement, ils ont pris quelques couleurs aux Eurocks). Ils enchaînent avec leur pop rayonnante toute droit sortie des années 80’s, mélange hybride réussi entre Depeche Mode et Woodkid. We Are Young, Logical, Fantasy, les Rennais égrènent les perles disco de leur album éponyme sans effort apparent, et à l’ombre, on profite, simplement.

The Hives, les piles électriques • « On est les Hives et on est les meilleurs ! » hurle Pelle, le chanteur. Voilà, les présentations sont faites. Et si on les voit d’abord en costume noir et blanc, comme le veut la légende, tous tomberont bien vite le veston – sauf l’homme de l’ombre cagoulé, roadie déguisé en ninja chargé de veiller sur le fil du micro du chanteur (qui d’ailleurs se met ensuite à jouer du tambourin et de la guitare, normal). Car le punk rock des Hives est à leur image : frénétique, ironique, généreux. Ils iront même jusqu’à s’approprier le château de Beauregard : « On voulait remercier le festival et Hérouville de  nous avoir enfin fourni un truc qui est depuis des années sur notre rider… un château ! ». Chaque morceau a sa propre introduction, plus ou moins improvisée, et mine de rien, ça fait un bien fou, un groupe qui nous parle. Alors peu importe qu’on ne comprenne quasiment aucune parole des couplets, ou que les mélodies tournent un peu en rond ; leur énergie et leur fraîcheur nous font tout oublier. « Merci mes amis français ! » criera Pelle tout le long du set. Chers amis Suédois, on vous retourne le compliment.

Dead Can Dance, l’animal sacré • La nuit est tombée et les mélodies hypnotiques des anglo-australiens Dead Can Dance brillent au milieu de l’obscurité : il y a clairement quelque chose de sacré dans leur musique aux accents orientaux et soudain, on est dans les ruines d’un théâtre grec, assis sur des pierres encore tièdes, qui respirent enfin après la chaleur étouffante de la journée. Lisa Gerrard, voix androgyne et robe longue, fascine. On retiendra la classieuse Children of the Sun, incroyablement apaisante.

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