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Bagarre au Badaboum : la claque au Club

Les enfants terribles du Label Entreprise voulaient « turn down le Badaboum » et « kill la night » avec la release de leur album « Musique de Club ». Chose promise, chose due, on en accuse encore le coup.

Ça commence comme aux premières lueurs d’un dimanche matin d’after, l’esprit clair en plus, le plâtre dans le nez en moins. Le son du bordelais Volcan bombarde façon Jeff Mills au repos ou John Carpenter au sommet de l’angoisse, une machine techno sous fond de néons verts. Le monstre glacial de The Things en fête. L’éruption est stoppée nette en pleine montée, pas de salut, coulisse, et des teintes plus disco prennent le relais dans les amplis pendant le long changement de plateau. Ça patiente sagement sur les rythmes funky dans l’espoir d’apercevoir quelques rayures Adidas et des chaînes en or. On aperçoit Vincent Lacoste qui papote avec un des membres de Bagarre, et force est de constater que le Badaboum se remplit de beaux et belles gosses : 350 belles têtes, salle comble.

Ensuite, il faudrait faire l’effort pervers et désagréable de s’imaginer qu’une partouze sous acide entre Etienne Daho, Didier Morville, Daniel Darc, Die Antwoord et Niagara aurait engendré cinq éléments de feu frénétiques et tendrement poétiques. Ce n’est pas seulement une claque mais une déflagration : les synthés loin derrière la batterie qui bastonne, il faut rester la garde haute pour ne pas la prendre en pleine face. Portés par des textes dénotant d’une ultra sensibilité, les morceaux touchent comme un uppercut envoyé avec le style et la puissance d’un thésard fan de Tyson. A chaque début de chanson, des frissons d’impatience semblent parcourir l’échine des Bagarre.

S’ils ont troqué les bleus de travail de leurs premiers lives pour des survêtements, le turn over au micro est toujours de circonstance. « Bonsoir nous sommes Bagarre » en début de set et répété comme un hymne existentiel ; « Le gouffre », tube vertigineux qui sera repris en rappel ; « Claque Le » aussi énervant qu’addictif ; le trip synthé pop splendide de « L’étrange triangle » ; « Ris Pas » les veines gonflées de rap qui débordent d’haine et d’amour pour la capitale ; la sensualité brute de « Macadam » ; « Nous étions cinq » ; « Mourir au Club » qui en fil reste la seule éthique de Bagarre. Puis un final avec « La Bête », où l’apologie lycanthropique est adoucie par le saxophone d’Adrien Souleyman, invité surprise, qui irradient d’ondes érotiques les parois du Badaboum métamorphosé en club.

Entre synthé pop française des années 80, techno des année 90, trap des années 2000, Bagarre est comme un gang nostalgique de raves party turbulentes qui rendraient des hommages indirects à Bashung ou André Breton en se bousculant.

Crédit: Gigsonlive
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