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Astéréotypie, le cri du collectif de rockeurs atteints d’autisme

Développé par Arthur B. Gillette (du groupe Moriarty), Astéréotypie est le groupe constitué de quatre rockeurs atteints d’autisme. Enfin, groupe, a appelons-les plutôt « collectif ». Un collectif né au sein d’un institut médico-éducatif, et dont vous pouvez découvrir quelques coulisses dans la vidéo ci-contre réalisée par Laetitia Møller.

Le 03 mars 2018, ils sortiront L’énergie positive des Dieux (chez Air Rytmo, le label créé par Moriarty), leur second disque, qui succède au premier disque éponyme, sorti en 2012. Avec son rock graisseux et abrasif, ses cris du cœur en spoken word, et sa production impeccable, le collectif fout la misère à tous les baby rockeurs. Par chance, un premier titre, « Colère », a été clippé par Armel Gourvennec. La belle idée.

Quatre minutes de réactions aux humiliations et de slogans rageurs du génial chanteur Stanislas, dont voici un passage. « Ce qui me met en colère, c’est quand parfois, on me crie dessus pour des choses qui sont vraiment pas importantes. J’en ai marre qu’on me crie dessus pour rien, juste parce que j’me décortique le nez. J’en ai marre, c’est nul. C’est dégoûtant, je l’accorde. Mais c’est tellement pas important. J’ai insulté personne, je n’ai blessé personne, c’est pas grave. »

Quatre minutes de portraits de citoyens, de bosseurs, de poseurs, et la caméra remplace soudain l’œil des personnes atteints d’autisme. On se retrouve épié, toisé, jugé. Mais laissons parler la note d’intention d’elle-même.

« La colère est une émotion, une réponse à une blessure, un manque, une frustration. Elle est affirmation d’une personne, d’une volonté ; elle est universelle et toute personne la ressentant peut s’identifier aux paroles de Stanislas. La violence, la révolte, le cri, le son rock accentuent bien entendu cette émotion, mais c’est avant tout des visages multiples qu’Armel Gournennec a imaginé à la 1ère écoute de ce morceau. Une série de portraits, presque photographiques, face caméra. Des quidams. Ils ne sont pas des personnages, ils sont eux mêmes. Fixant droit la caméra, dans leur environnement. : la rue, leur logement, leur lieu de travail, etc… Ces regards successifs nous laissent imaginer ce qui se cache derrière le tableau. « C’est ça qui me met en colère ». Les mots de Stanislas, nous les écoutons réellement, car à chaque « contrainte », chaque réduction, chaque petite humiliation que scande Stanislas, c’est une autre réalité, un autre vécu qui se présentent à nous. »

Crédit photo : Christophe L’Huillier

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